Lynel n’était pas d’une humeur bien différente qu’habituellement. Elle s’était levée comme toujours, rien de ce qu’elle avait pu faire n’avait vraiment changer de son quotidien qu’elle avait dans cet endroit. Toujours la même routine, toujours la même heure de levé, après une courte nuit. Toujours les mêmes gestes durant son temps de préparation. Continuellement, inlassablement le même endroit à rejoindre pour faire les mêmes tâches toujours demandées dans le même but. Au final, elle avait fait ce qu’on lui demandait : elle ne causait de problème à personne. Elle mangeait peu Lynel, elle dormait peu aussi. Parce qu’elle n’avait pas un grand appétit pour l’un et parce qu’elle n’en avait pas envie pour l’autre. Mais au final tout ça elle ne savait pas quoi en penser. C’était désolant à dire mais elle se répétait souvent que tout ce qu’elle avait eue et ce qu’elle voulait dans sa vie n’était plus. Il ne restait que de simples souvenirs, et quelques personnes. Personnes peu présentes elles aussi, comme si elle n’existait plus. Elle était un peu seule, et au final, la brune ne savait même pas si cela la rendait triste plus que de lui apporter la tranquillité. Alors, en essayant de ne pas trop se détruire le moral, elle s’était levée comme toujours, elle avait fait les mêmes gestes, était allé aux mêmes endroits. Continuellement, inlassablement. Sans rien changer et sans causer de problème.

Enfin presque. Lynel avait été comme une sorte d’anomalie, elle avait eut quelques bugs qui avait fait qu’elle avait décidé en ce jour qu’elle avait comme un besoin ...vital, de voir son frère. Il devait y avoir un virus, qui portait certainement un nom comme : “le manque” ou “la solitude” ,qui avait fait qu’elle n’avait pas respecté totalement sa petite chaîne de gestes répétitifs et presque identiques. Et elle avait changé de trajectoire sur un coup de tête, au dernier moment. Elle avait besoin de voir Asher. C’était comme ça. Il fallait qu’elle le voit, qu’elle lui parle, qu’il la serre dans ses bras...Qu’il lui prouve qu’elle existait. C’était parfois comme ça. Elle n’y pouvait rien.

Alors, elle avait traversé les différents couloirs, elle avait cherché dans quelques pièces que son grand frère avait l’habitude de fréquenter, commençant par les plus évidents. Mais rien, pas d’Asher, nul part où elle avait eut l’idée de fouiller…

Elle décida alors, appréhendant un peu ce genre de lieu, d’aller à l’armurerie. La jeune fille avait finalement laissé dépasser sa tête de l’entrebaillement de la porte et avait remarqué que cette pièce n’était pas vide. Un peu plus courageuse que ce qu’elle aurait pu croire, elle entra timidement dans le lieu. Toujours aussi gênée par le monde présent, la brune fit sa petite souris, cherchant son grand frère adoré du regard. Mais rien, toujours rien, continuellement, inlassablement. Et Lynel s’en trouva bien plus qu’atterrée, elle ne savait vraiment plus où chercher. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire à la fin pour être aussi dissimulé parmis tout ces inconnus ? Jouait-il à cache cache avec elle ? Elle gonfla les joues, par habitude, et croisa les bras en fronçant les sourcils.

Ne sachant plus vraiment où chercher, celle aux yeux verts décida de rester ici, il y avait des chances que son frère passe par là à un moment ou un autre...non ? Peut-être que si elle arrêtait de se déplacer dans tout le bunker et qu’elle “campait” à un endroit elle finirait par pouvoir le piéger dans un câlin. Elle avait un peu d’espoir, alors elle se fit discrète dans un coin de la pièce, pensant qu’on ne ferait pas attention à elle. Elle s’était trompée.

“Hey, bonjour toi.”, dit un homme qu’elle n’avait même pas vu venir, trop pensive.

La brune sursauta à ses dépens, elle recula un peu et releva finalement le regard vers l’inconnu face à elle. Elle l’observa rapidement pour éventuellement savoir si son frère aurait pu lui parler de lui. Au final, cela ne lui dit pas grand chose, et puis de toute façon, elle ne retenait que rarement à quoi pouvait bien ressembler les personnes que son frère fréquentait. Cet homme devait certainement et tout simplement se demander ce qu’une adolescente faisait dans un endroit pareil, à ne rien faire. Elle se racla doucement la gorge, elle n’aurait pas voulu que sa voix s'affaiblisse en prenant la parole, en parlant à un homme aussi imposant que celui qui lui faisait face.


“Bonjour..Désolée du dérangement, je cherche quelqu’un. Je m’appelle Lynel Hawkins. Et vous ?”, dit-elle finalement.

Contrairement à ce qu’elle voulait faire, elle ne lui demanda pas directement s’il n’avait pas vu son aîné. Par politesse et aussi parce qu’elle n’avait pas envie de lui paraître désagréable ou insolente dans sa façon d’être. Après tout il restait un adulte, certainement habitué à ce lieu, et elle restait une jeune fille, qui n’avait rien à faire dans l'armurerie.