Warm yourself by the fire, son
And the morning will come soon
I'll tell you stories of a better time
In a place that we once knew
Ces paroles demeurèrent silencieuses, répétées dans son esprit, en boucle. Elles n'avaient pas de sens, n'étaient que le souvenir lointain d'un air que Leo appréciait voilà des années. Toutefois, si elle avait choisit d'y prêter attention, la jeune femme y aurait perçu un étrange écho à sa nouvelle vie de réfugiée. L'esprit ailleurs, ses pieds la guidant naturellement au dernier des niveaux, il ne s'agissait pourtant que d'une chanson, qui ne la quittait pas depuis bientôt une heure. Arrivée au niveau -2, elle se mit à fredonner discrètement, et poursuivit jusqu'à ce que, lors du refrain, le rythme ne devienne trop précipité pour qu'elle puisse le reproduire en sifflant.
Before we packed our bags
And left all this behind us in the dust
We had a place that we could call home
And a life no one could touch
Prendre le dernier escalier lui permit déjà de se retrouver face à une solitude plus gérable. Peu nombreux étaient les survivants à avoir une raison de s'enfoncer aussi profondément dans le bunker. Hauts Gradés, agents d'entretien, informaticien ou chercheurs. Chacun d'entre eux n'étant pas dans la nécessite de faire des allers retours toutes les dix minutes, seuls les gardes de jour parcouraient les couloirs, à la recherche d'intrus potentiel, ou simplement d'interdits surpassés. Un calme qui lui était donc garanti.
Il lui fallu ensuite à peine deux minutes pour rejoindre son objectif : Le Laboratoire de Recherches, qui avait besoin de main d'oeuvre. Rien de très spectaculaire, mais au moins quelque chose qui lui ferait passer le temps.
La norvégienne s'approcha de la porte, y tapa son index replié de façon sèche, assez pour alerter quiconque se trouvait derrière le battant.
- Oui ? L'homme qui lui ouvrit avait un sourire poli sur les lèvres, le regard vif, des lunettes carrées sur le nez. Visiblement, il était parvenu à les préserver malgré les événements passés, et ce sans même les abîmer. Sur le dos, une blouse salie trahissait son appartenance au corps scientifique. C'était bien l'une des rares choses qui le montrait d'ailleurs. Son visage était loin de s'approcher au cliché de l'intello. Tant mieux finalement.
- Bonjour, je suis Leo Edvardsen. On m'a demandé de venir pour ramener des dossiers je crois.- En effet, nous allons attendre que d'autres personnes nous rejoigne, puis je vous explique.La norvégienne se contenta de hocher la tête, alors que derrière elle, d'autres pas se faisaient entendre.
© El'Riot