11h43 - 24/12/2021
Bunker Coronis - Alentours

Alors qu'il terminais son rapport, Oreba completa celui-ci avec des informations que j'avais omis de préciser: « Comme l'a dit Fisher, on a une station service abandonnée derrière le bâtiment qui fait face au Bunker. Mais à sa droite, une barricade, et à gauche, une bouche de métro avec un peu plus loin, toujours ce même genre de barricade. Visiblement, ceux qui été ici on tenté de se protéger d'une menace. Humaine à en juger par l'aspect des barricades. » Tournant brièvement la tête vers lui, je souriais légèrement, car je me rendais compte qu'il semblait prendre de l'assurance, chose qui ne me déplaisait pas. On dépassa rapidement la barricade de voiture, et un peu plus tard, nous arrivions sur la zone de déploiement.

Pour éviter les accidents, j'enclenchais la sécurité de mon arme et la remettais en bandoulière sur le dos. Alors que nous approchions, je remarquais que le groupe s'était quelque peu dispatché, les Leaders et une autre personne, plutôt proche du Bunker, alors que les autres s'affairaient du côté des camions. Alors que nous arrivions dans leur direction, l'un d'eux de ce qui semblait être une autre bouche de métro. Surpris, je demandais confirmation à celui qui nous en avait parlé. Il opina en nous indiquant la direction du doigt. En effet, même à cette distance, la configuration ressemblait fortement à ce que nous avions aperçus un peu plus tôt, mais celle-ci semblait bien plus proche. Je demandais si la zone avait était inspecté, et l'autre me répondit négativement. Alors que j'hésitais quant-à la marche à suivre, mon partenaire me convint d'aller inspecter la zone de plus près.

Histoire de ne pas partir sans prévenir, j'annonçais notre déplacement vers la zone concernée sur le canal de l'escouade, alors qu'Oreba me disait qu'il allait passer devant cette fois. Nouveau sourire de ma part, alors que je retirais la sécurité de mon arme et suivait mon collègue. Comme quoi, j'avais trouvé la quelqu'un qui savait prendre des initiatives. Contrairement à plus tôt, on suivit la route ce coup-ci, tournant à droite à l'intersection. Ils nous fallut seulement quelques minutes pour arriver sur zone. La bouche de métro ne semblait pas obstrué, mais la visibilité était très mauvaise, si ce n'est quasi-nulle. J'allumais la lampe tactique de mon arme, pour tenter d'y voir plus clair, mais cela ne changeais pas grand chose. De son côté, notre partenaire semblait avoir vu ou trouvé quelque chose d'intéressant, puisque j'entendais ces pas s'éloignés. Remontant les quelques marches que j'avais descendu, je cherchais ce qui pouvait avoir retenu l'attention d'Oreba. Quelques secondes me furent nécessaire pour identifier la source de l'intrigue: un Hummer, doté d'une peinture de camouflage de type forêt. Probablement un ancien véhicule de l'armée utilisé par le Bunker. Mais vu son état actuel, je doutais qu'il fonctionnerait à nouveau. Une bonne partie de l'arrière du véhicule était enfoncé, l'essieu arrière complètement tordu, bref il était complètement H.S.

Tournant mon attention vers Oreba, je remarquais qu'il eut un mouvement de recul à l'approche de l'habitacle du véhicule. Immédiatement, je pensais à un cadavre. Je commençais à me rapprocher, quand celui-ci confirma ma pensée: « Fisher, faut que tu viennes voir ça. J'espère que t'as pas l'estomac fragile. » Plus je me rapproché et plus l'odeur pestilentielle de pourriture se faisait sentir. Arrivé à son niveau, l'odeur était difficilement supportable, même avec un masque à gaz. Lorsque mes yeux se posèrent finalement sur le cadavre, si je n'avais déjà vu pire, j'aurais très probablement dégobiller dans ma tenue. Mais l'horreur de la guerre m'avait déjà vacciné contre ce genre de spectacle et je ne fis qu'une moue de dégoût.

Il devait être là depuis au moins trois jours, à la vue des vers qui lui rongeait le peu du visage qu'il lui restait, le reste semblant avoir était arraché avec la gorge du malheureux. Malgré cela, je gardais ma contenance et me tournais vers Oreba : " Plutôt dégueu comme comité d'accueil, n'est-ce pas ? Enfin, essaye de voir si l'on peut ouvrir la porte arrière depuis l'autre côté, je me charge de fouiller l'avant. " Le peu de vêtements qu'ils restaient à la dépouille étant en lambeaux, je négligeais la possibilité d'y chercher quoique ce soit d'intéressant. Après avoir fait le tour, j'ouvrais la portière passager et forçais la boîte à gant, qui s'était tordu, sans doute lors du choc qui avait enfoncé une bonne partie du capot avant. A l'intérieur, je trouvais un sac en plastique. Pendant ce temps-là, Oreba avait réussit à se frayer un chemin à l'arrière. S'il trouva quelque chose d'intéressant, il ne m'en fis pas part.

Un peu avant de s'éloigner du véhicule, je faisais un rapport complet de la situation : " Ici Fisher, à une trentaine de mètres direction nord-ouest de la bouche de métro sud nous avons trouvé un Hummer dans un état déplorable, ainsi qu'un macchabé. Il était pas mieux que le véhicule, une grande partie de son visage ainsi que sa gorge était manquante, comme arraché par quelque chose. A mon avis, la chose qui lui a fait ça n'avait vraiment rien de bien humain. Au vu de la décomposition des tissus restants, il est comme ça depuis au moins trois jours. Nous avons procédés à la fouille du véhicule, rien d'intéressant. Nous nous redirigeons vers la bouche de métro sud. Sinon rien à signaler. Terminé " Je repartais en direction de la bouche de métro, Oreba sur les talons.

Une fois face à celle-ci, j'allumais ma lampe tactique. Je regardais mon partenaire. Bien qu'il soit celui qui avait souhaité y faire un tour, je sentais bien qu'il hésitait maintenant à faire le premier pas. Finalement, il se décida à avancer et je le précédais après avoir fait un dernier tour d'horizon. Nous atteignions à peine la fin des marches que je constatais qu'il y avait un problème... Dans l'air, l'odeur du sang, qui avait formé d'immenses flaques et éparpillées un peu partout, des douilles et les impacts laissés par une attaque visiblement des plus massives contre un attaquant inconnu. Je voulais en parler immédiatement à Wayne mais lorsque j'essayais d'utiliser le canal d'escouade, je n'eus pour réponse que des grésillements, preuve que les communications étaient coupées sous terre. Je pestais. Pendant ce temps là, Obera pris la parole : " Fais gaffe où tu marches. Visiblement on est entrain de bafouer l'antre des bêtes sauvages. " Son analyse pouvait être vrai, mais rien ne prouvait ces dires. Je restais malgré tout extrêmement vigilant. Mais alors que nous continuions notre progression, je remarquais un second problème. Et ce n'était pas bon. Mon camarade commençait à perdre son sang-froid. Cela aurait pu passer totalement inaperçu, mais les douilles au sol trahissaient son anxiété. En effet, alors que je m'efforçais de causer le moins de bruit possible à chacun de mes pas, de son côté, chacun des siens était accompagnés d'une série de douilles qui roulaient et culbutaient sur le sol. Je ne pouvais que constater le fait qu'il s'agisse d'un civil, car même un mauvais militaire n'aurait pas perdu son calme pour si peu. Malgré cela, je ne pouvais me permettre de le lui dire, car selon sa réaction, cela pourrait m'être en péril nos vies. Alors que je dirigeais ma lampe vers la droite, je tombais sur une double porte au dessus de laquelle se trouvait encore le panneau indiquant le tunnel de maintenance. Je prenais en note l'information et continuait d'avancer. Nous sommes finalement arrivés à une barricade, où nous découvrions un cadavre des plus imposants. J'aurais voulu pouvoir l'observer un peu plus longtemps, mais le courage de mon partenaire sembla flanché pour de bon à ce moment là et il se redirigeait au pas de course vers la sortie. Par prudence, je le suivais mais à un rythme moins soutenu pour voir s'il y avait quoique ce soit que nous ayons manqué.

De retour à la surface, mon oreillette grésilla et je pus entendre Wayne donner de nouvelles instructions : " Carver, Oreba, Herson, Raxx et l'autre poisson rouge, vous accompagnerez notre amie jusqu'au bunker. On sait pas ce qu'on va trouver en bas. Cependant les bestioles autochtones peuvent être "potentiellement" hostiles, alors tirez sur tout ce qui ne porte pas une combi. " Oreba enchaina aussitôt : " Wayne, tu crois pas si bien dire. C'est plein de douilles et de sang, là en bas. Enfin, vous verrez bien par vous même. " N'ayant pas mentionné la carcasse que nous avions vu, j'en fis part moi-même " Holden, ici Fisher, le plus intriguant n'est pas la quantité de sang et de douilles présentes, mais surtout l'absence totale de corps... Nous avons trouvés une dépouille, mais nous n'avons pas pu l'observer plus que ça du fait que les communications ne passaient pas. Nous sommes remontées pour vous en faire part. Terminé. " Quelques secondes passèrent et une nouvelle voix se fit entendre : " Bon les touristes, vous visiterez le métro une autre fois, c'est loin d'être sûr là-dedans, ça grouille de bestioles. Prenez directement le tunnel de maintenance qui doit se trouver à votre droite, il communique avec les égouts. On descend directement par la bouche devant le bunker pour notre part. " Le tunnel de maintenance. Je savais où c'était. Pas une seconde à perdre. Il fallait qu'on y retourne. Mais à en juger par la position de mon partenaire, je doutais fort que celui-ci veuille y retourner. Nous étions censés rejoindre les autres au plus vite, mais n'était pas serein à l'idée de le forcer à venir. Je me tournais vers lui et dis : " Si tu ne te sens pas d'y aller, rien ne t'y forces. Retourne à la ZA. Mais saches que si tu décides de me suivre, on ne sait pas à quoi s'attendre donc si tu perds ton sang-froid, tu es un danger supplémentaire pour nous. Donc prends ta décision, mais fais-le vite et ne te lourdes pas, car cela aura des conséquences irréversibles sur cette opération. "

Une fois cela fait, je pointais ma lampe vers la bouche de métro et j'y retournais. Il ne me fallu moins de quelques minutes pour me retrouver en face de la porte dont on nous avait parler. Prudemment, j'ouvrais la porte pour inspecter l'intérieur, rien. Je me retournais, Obera n'était toujours pas là. Je soupirais. Et décidais de continuer ma progression. Le tunnel n'était pas très haut de plafond et je devais légèrement me courber. A chaque tournant, je ralentissais pour vérifier s'il n'y avait pas de présence ennemie. Rien, je continuais. Finalement, le tunnel s'élargissait et donner sur les égouts. J'entendais des bruits de pas proches, se devait être les autres, je me pressais.

Romane avait suivit les autres dans les égouts, sous l'ordre d'Holden. Sans ronchonner elle les avait suivit dans cet endroit bien peu accueillant et qu'il y avait quelques mois elle n'aurait jamais cru visiter. Elle était plutôt fière d'elle, étant donner qu'elle avait déjà chercher une plaque d'égout où ils auraient pu passer avant qu'Holden ne l'ordonne.

Finalement, à présent ils se retrouvaient tous devant, Anderson les guidant dans cet endroit humide. Romane se trouvait plutôt à l'arrière avec l'informaticien tandis que deux autres des outsiders se tenaient aux côtés de la guide.

La rousse regardait souvent dans son dos, histoire de vérifier s'il n'y avait rien qui pourrait les attaquer dans le dos, on est jamais trop prudents. Et Romane n'avait pas spécialement envie de mourir le jour de Noël. Ainsi sur ses gardes, elle avait sursauté quand Fisher et Oreba les avaient rejoint par leur propre détour. Puis elle s'était calmée et s'était contentée de garder un œil derrière en se montrant bien silencieuse. Il fallait dire que l'heure n'était pas aux petits bruitages enfantins, et de toute façon, la rousse ne s'ennuyait pas assez pour s'offrir à de tels désagréments pour les autres.

Ils arrivèrent finalement devant la dite grille, celle-ci se trouvant sous l'eau, à environ deux mètres d'après les dires et tout le monde s'était arrêté. La rousse en profita pour regarder un peu autour d'elle, à fin de voir si dans cette station il n'y avait pas des objets qui pourraient se montrer utiles. Parmi de nombreux objets auxquels elle ne fit pas attention, elle trouva une barre en fer et eut une idée. Elle se redirigea un peu vers les autres, l'objet métallique à la main.

Romane s'était un peu penchée pour essayer de percevoir quelque chose, elle avait même éclairé l'eau avec sa propre lampe. Finalement elle leva la main ( celle qui tenait la barre ) et voulant se montrer utile, elle dit :

«Je vais y aller. »

Après ces quelques mots et une approbation ( ou non, elle n'y avait pas fait attention ), elle retira son sac et se pencha pour pouvoir plonger. Elle inspira longuement. Puis, elle rouvrit les yeux une fois sous l'eau, les ayant fermé par pur réflexe. La rousse tendit sa lampe déjà allumée vers la supposée grille. Rapidement, enfin autant qu'elle le pouvait, elle s'en approcha et coinça l'objet trouvé un peu plus tôt entre les barreaux de la grille, se fut moins compliqué que ce qu'elle avait imaginé. Après cela, Romane tira la barre vers elle, ayant prit appui comme elle pouvait. Après quelques efforts, la grille sauta et le passage fut, comme voulut, dégagé. Elle remonta alors à la surface et s'appuya contre le rebord. Levant son pouce en l'air vers les autres.

« C'est fait ! »