PSYCHOLOGIE :

Commençons par adresser l'éléphant dans la salle : Evey est muette. Aucun mot n'est sorti de sa bouche depuis pratiquement 20 ans. C'est un blocage complétement psychologique, provoqué par sa mère, et il faudrait sans doute qu'elle la revoie ou qu'elle régle ses problèmes avec elle pour que ça se soigne. C'est enfin ce que disait le psy que l'école lui avait demandé de consulter, mais elle n'avait pas réellement fait de contrevisite. En fait, elle s'est habituée à vivre avec ce problème, et s'intéresse plus à sa passion qu'à la possibilité infime de retrouver sa mère pour qu'il se résolve.

Sa passion, d'ailleurs, parlons-en. Elle a toujours aimé la mécanique, d'aussi loin qu'elle puisse se souvenir. Celle-ci a toujours été à ses côtés, et à cause du fait que c'était un centre intérêt assez peu commun, elle fut reléguée au rang de "geek" pendant toute sa scolarité. Ca ne la gêna pas le moins du monde, car ainsi elle put trainer avec d'autres gens comme elle : Ils n'aimaient peut-être pas la même chose, mais ils pouvaient partager leur passion sans qu'on les regarde étrangement. Parce que ce qu'elle aimait tout autant que la mécanique, c'était comprendre. Comprendre un concept, comment tel chose fonctionnait, etc. Sur n'importe quel sujet. Elle serait du genre à démonter un instrument de musique pour comprendre comment il produit son son. Elle a essayé une fois, mais le propriétaire n'était pas très d'accord.

Parce qu'on avait tendance à la regarder étrangement oui. Bien sûr à cause de son handicap, mais aussi et surtout à cause de son tempérament : Loin d'être effacé, elle cherchait au contraire toujours à se faire entendre, ou plutôt lire. Ce n'était pas une tâche facile, surtout qu'elle n'était pas grande en plus d'être muette, mais elle faisait toujours de son mieux, ce qui pouvait parfois donner des échanges étranges vue de l'extérieur.

Une autre chose à savoir c'est qu'elle n'a pas vraiment conscience d'elle-même et de l'effet qu'elle peut (ou pourrait) avoir. Elle a en effet toujours trainé avec des hommes, et se sent bien mieux avec eux qu'avec des filles... Surtout qu'elles ont rarement des choses à se dire. Enfin, ça c'était le cas jusqu'à ses études supérieurs. Mais là, il y avait surtout un manque de filles à qui elle pourrait parler.


HISTOIRE :

L’histoire d’Evey, comme celle de beaucoup de gens, commence par une rencontre. Et comme cela arrive de temps en temps, cette rencontre s’est faite au milieu des vapeurs d’alcool. Deux jeunes beaucoup trop imbibés, qui ne comprennent plus vraiment ce qu’ils font, et qui agissent plus par instinct que par réel désir.

Ce sont les conséquences de cet acte qui commencent à sortir de l’ordinaire. Mais d’abord, pour nous aider à comprendre et surtout parce que j’adore garder le suspens, Revenons quelques années en arrière.

Ana Garrett, née Volskaya, est née 16 années plus tôt dans une famille traditionnelle russe. Celle-ci faisait partie des plus fortunées du pays, et devait sa longue survive au fait qu’ils avaient toujours su s’adapter aux courants en vigueur dans le pays (pour ne pas dire qu’ils étaient devenus expert dans l’art de retourner leurs chemises).

Seulement voilà, qui disait grande famille disait aussi régles strictes. Elle se plia à ces régles sans broncher, n’ayant jamais rien connu d’autres. Et elle pouvait agir comme une princesse, tout lui était dû… Bref, la vie n’était pas très difficile pour elle.

Cela continua pendant des années, jusqu’au 8ème anniversaire d’Ana. A cette occasion, on lui annonca qu’elle allait avoir une petite soeur. Bien sûr, c’était une occasion de réjouissance, et la petite était ravie à l’idée de devenir une grande soeur… Mais les années passant, Ana déchanta assez vite.

Le hasard de la génétique avait fait que sa soeur représentait une bien meilleure héritière qu’elle. A 5 ans, il était clair qu’elle était brillante, et bien que ce soit suffisant, il était en plus clair qu’elle serait magnifique une fois adulte. Peu à peu, l’attention dériva d’Ana, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un bon partie à marier. Bien sûr, son éducation continuait, mais on ne lui offrait plus la même attention.

Les années passant, la jalousie d’Ana grandissait de manière exponentielle, à un tel point qu’elle finit par ne ressentir pour sa soeur que de la haine aveugle. Celle-ci, bien sûr, ne comprenait pas, ce qui n’arrangeait en rien son humeur. Désormais reléguée au rang de “bonne à marier”, elle avait beaucoup plus de liberté et profita de cela pour s’éloigner peu à peu de la branche principale.

Elle passa pas mal de temps chez des ami(e)s, et découvrit de nombreuses choses dans ces moments. Vous pouvez le deviner je pense, mais l’alcool fit partie de ces choses. Et les garçons… Enfin bref, tout un tas de chose qu’elle n’aurait pas approché, fut-elle restée héritière.

Et c’est cela qui mena à toutes les mésaventures d’Ana. La malchance, pure et simple. S’il n’y avait pas eu Evey, elle aurait pu continuer comme si de rien n’était… Enfin après, qui sait ce qu’elle aurait fini par devenir, peut-être aurait-ce pu être bien pire.

Lorsque sa famille apprit qu’elle était enceinte… Inutile de dire que ce fut catastrophique. Ce fut une période réellement traumatisante pour elle. Une fois le choc initial passé, elle fut complètement rejetée. On lui dit des choses horribles, comme par exemple qu’elle avait perdu la seule utilité qu’elle pouvait avoir pour la famille. Alors qu’ils avaient été jusqu’alors dédaigneux pour la plupart, tous les membres de la famille semblaient désormais la mépriser. Tous, sauf sa soeur… Et bien sûr, cela ne fit rien pour améliorer son humeur.

Pour elle, il n’y avait qu’une cause à son malheur, et c’était l’existence de cette soeur. Elle pensa même mettre un terme à sa courte vie à un moment, mais un problème plus pressant se fit ressentir : Il était visiblement évident pour tout le monde que le futur enfant ne naitrait pas : Un père inconnu au bataillon, qui s’était bien empressé de se cacher pour fuire ses responsabilités, et qui venait sans doute d’une famille médiocre… On ne pouvait laisser ce genre de batard rentrer dans la famille.

Sauf que voilà, la jeune Ana s’était attaché à la petite créature qui grandissait en son sein. Il lui semblait que c’était la seule personne comptait sur elle. Rapidement, elle prit une décision. Même si elle ne pouvait pas compter sur sa famille, elle s’était fait quelques amis de confiance à l’extérieur, qui l’avaient déjà soutenue à de nombreuses reprises. Elle décida donc de rassembler tout l’argent qu’elle pouvait obtenir (ce qui représentait quand même une certaine somme), et prit la fuite

Elle resta des mois cachée chez une amie, attendant juste que son enfant soit né pour quitter le pays. 1 ans après cette fête fatidique, elle partait en direction des états unis, une petite fortune en poche et Evey dans les bras.

Seulement voilà, une jeune fille de 17 ans qui n’a jamais eu besoin de regarder ce qu’elle dépensait n’est pas habituée à devoir économiser. Elle fit attention, bien sûr… Mais mal. Ses réserves, pourtant élevée, s’épuisèrent au bout de quelques mois, sans qu’elle ait eu le temps de trouver un emploi. Elle essaya de négocier tant bien que mal, mais elle finit par se retrouver dehors. Une belle époque pour laisser une jeune mère dehors, n’est ce pas ?

Sans famille, sans rien, sans personne, elle se retrouva contrainte à passer une nuit dehors. Puis une deuxième. Puis une troisième. Personne ne prêtait attention à la jeune fille qui parlait une langue inconnue, et au drôle de paquet qu’elle tenait contre elle.

Il n’y eut qu’un homme qui prêta attention à elle assez longtemps pour remarquer que le paquet contenait une petite créature. Cette homme, John Garrett, 23 ans, venait de prendre la direction du garage familial, et on lui avait toujours appris à venir en aide au plus démuni. Mais même si on ne lui avait pas appris ça, cette vision l’aurait quand même poussé à agir.

Il les recueillit donc chez lui, leur offrit un foyer, et un emploi pour Ana. Une situation stable. Le nom de famille d’Evey vous l’aura peut-être indiqué, mais ils finirent assez rapidement par tomber amoureux l’un de l’autre, et se marièrent un an plus tard.

Les premières années de la vie d’Evey se passèrent dans une atmosphère remplie de bonheur et d’amour.

Cela aurait pu continuer, mais les vieux traumatismes ne cessent jamais vraiment de nous hanter. Ainsi, alors qu’ils passaient une bonne soirée, en famille devant la télé, Ana reçu un flashback de sa soeur en entendant Evey rire. Elle se saisit brutalement d’elle et la fit promettre de ne plus jamais rire ainsi. Ca peut sembler ridicule, comme ça, vu d’un point de vue externe. Mais maintenant, mettez vous à la place d’une gamine de 3 ans, qui ne comprend pas bien ce qui lui arrive. L’éclat fut bref, Ana revint à la raison en entendant les pleurs de sa fille. Mais le fragile équilibre mental qu’elle avait mis 3 ans à construire était sérieusement en danger.

A partir de ce moment là, elle vit de plus en plus de choses en Evey qui lui rappelaient sa soeur. A plusieurs reprises, elle se mit à reprendre Evey violemment sur sa manière de parler, si bien qu’elle finit par ne plus oser parler de peur de se faire reprendre. Elle continuait à discuter avec son père lorsqu’Ana n’était pas là, mais elle arrêta même de faire ça lorsqu’ils se firent prendre par leur mère. Ce nouveau mutisme apaisa Ana, et ils purent ainsi reprendre une vie à peu près normale pendant un temps.

Durant cette période, Evey passa de plus en plus de temps avec son père adoptif, dans son garage. Il y’avait plusieurs raison à cela : Déjà, elle pouvait rester silencieuse sans que ça gêne personnes : Ils ne faisaient pas attention à elle, sauf si elle semblait s’intéresser à quelque chose. Ensuite, elle était beaucoup plus à l’aise avec John qu’avec sa mère, comme on pouvait s’y attendre. Et enfin, elle était réellement intéressée parce qu’elle pouvait voir, surtout ce qui concernait la mécanique : Le fonctionnement des moteurs, etc.

Au bout de quelques années, il apparut assez rapidement que cette paix n’était plus qu’une façade. Et finalement, Ana craqua quelques semaines avant qu’Evey fête son 7ème anniversaire. Un jour, en se réveillant, Evey trouva John assis sur la table de la salle à manger, lisant une lettre avec un air résigné. Lorsqu’il la vit, il se contenta de lui tendre la lettre sans rien dire, et se dirigea vers le garage.

La lettre expliquait qu’elle ne pouvait plus continuer. Elle était bien consciente du mal qu’elle avait pu faire à Evey, et pourtant elle continuait à voir sa soeur en elle. Elle avait trouvé un autre emploi, et pouvait vivre seule. Elle disait être persuadée qu’Evey serait bien plus heureuse sans elle.

Après avoir lu ça, elle prit la même porte qu’avait prise son père, et le rejoignit dans le garage. Là, il ne dit rien, et elle n’allait certainement pas engager la conversation, alors elle se contenta de s’installer sur une caisse pour le regarder travailler. Ce jour-là, aller à l’école n’était pas particuliérement attirant à ses yeux.

Les années passèrent, et Evey grandit. Grandissant, Evey ne se débarrassa pas pour autant de son mutisme. Elle resta ainsi, et étant donné que la situation ne semblait pas se débloquer, elle finit par apprendre le langage des signes et prit l’habitude de toujours garder un bloc-note sur elle. Elle avait pensé prendre une tablette, à une époque. Mais l’intérêt du papier, c’est qu’elle ne risquait pas de manquer de batterie.

Son intérêt pour la mécanique grandit également, et elle se mit à travailler régulièrement dans le garage de son père. Elle se s’intéressa spécialement aux voitures électriques, et c’était en grande partie grâce à elle si le garage pouvait se targuer d’être “eco-friendly”

Mais vient un moment où son père ne fut plus en mesure de répondre à ses questions. Elle décida donc de partir vers des études d’ingénieur. Et, soucieuse des générations futures et voulant approfondir ses connaissances dans le domaine, elle se spécialisa dans les énergies renouvelables.

Pour cela, en revanche, elle dû quitter la ville qui, si elle ne l’avait pas vue naître, l’avait au moins vue grandir et s’épanouir. Mais elle avait réussi à obtenir une bourse, et c’était une occasion unique. Elle passa donc de sa campagne tranquille à la mégalopole de New York… Enfin, un de ses nombreux district.

Ses études se déroulérent tranquillement, elle avait de la chance d’adorer ce qu’elle voyait. Niveau social, bien que son handicap rebutait bien des gens, elle avait quand même un certain groupe d’amis. Surtout des hommes, d’ailleurs : D’abord parce qu’ils composaient la grande majorité de sa promo, et surtout parce qu’elle avait tendance à mieux s’entendre avec la gente masculine avec tout le temps passé au Garage.

Bizarrement, elle n’eut pas vraiment de relations sérieuses pendant ses études : Ceux qui pouvaient être éventuellement intéressées étaient souvent rebutées soit par la masse d’hommes qui l’entourait, soit par son handicap. Et de son côté, elle était bien trop passionnée pour vraiment y prêter attention.

Une fois ses études finies, elle se fit embaucher par une compagnie pétrolière. Ca peut sembler ironique, mais il faut se dire qu’ils sont les premiers à savoir que les réserves vont bientôt s’épuiser, et ils font partie des leaders dans les recherches sur des sources d’énergie renouvelables : Après tout, il faut assurer la reconversion.

Tout n’était que bonheur et papillons dans sa vie lorsque les premiers signes de la catastrophe apparurent. Elle apprit la nouvelle plutôt tard, parce qu’elle avait passé la journée de l’annonce à jouer avec un prototype, et n’avait ouvert son ordinateur que tard dans la deuxième journée. Une fois l’ordinateur allumé, en revanche, il était impossible de manquer la nouvelle. Il y’avait tellement d’annonces qu’elle avait d’abord pensé à un hack général, un groupe qui s’était amusé. Elle avait d’ailleurs refermé son ordinateur en se disant que vue qu’il lui était impossible de travailler avec toutes les popup, elle irait prendre l’air un peu.

Mais dehors, elle avait compris que quelque chose n’allait pas : Les rues étaient vides, et dans les rares maisons qui avaient les volets ouverts on voyait des familles, réunies devant leurs téléviseurs. Interloquée par les gros titres qu’elle voyait à travers les vitres, elle regagna son appartement pour étudier de plus près ce qu’elle avait de base prit pour des virus. Et lorsqu’elle comprit, elle adopta le même visage horrifié qu’elle avait vu sur toutes les têtes qu’elle avait pu entrevoir.

Immédiatement, elle ouvrit sa boite mail. Elle n’avait bien entendu pas de téléphone, et c’était donc le seul moyen de la contacter. Elle vit rapidement que celle-ci avait été inondée de dizaines de mails, de ses collégues, amis, et surtout une bonne trentaine de la part de son père qui voulait savoir ce qu’elle faisait, et qui lui disait qu’elle devait rapidement le recontacter. Ce qu’elle fit aussitôt, parce que c’était le seul qui semblait savoir quoi faire chaque fois qu’elle était affolée.

“Papa, qu’est ce qui se passe bon sang ?”

Lisait le premier message qu’elle lui envoya. Elle saurait la réponse rapide et continua à se renseigner dans le même temps. Quelques minutes plus tard, elle reçu une réponse.

“Je ne sais pas, personne ne sait..”

Elle devint livide en lisant cette première phrase.

“... Ptetre que nous avons vraiment fait les cons avec notre planète, peut-être que c’est un fou dangereux.. Et je ne sais pas non plus ce que tu faisais ces deux derniers jours. Mais ce que j’ai c’est qu’il va falloir se préparer. Je vais pas te dire de revenir ici, parce qu’on sait jamais quand ce truc va arriver ici. Donc la seule solution c’est que tu trouve un refuge de ton côté. Doit bien y’avoir ça non ? Demande à tout le monde. Tes amis, tes anciens profs, le boulanger d’en face. Il faut que tu ai une solution. Ne t’inquiète pas pour nous, on a ce qu’il nous faut. Je dois retourner préparer, fais de même de ton côté”.

Elle prit une profonde respiration. Elle devait se concentrer.

Il y’avait bien quelques idées d’où elle pourrait trouver un bunker. Elle connaissait l’existence d’un immense à Brooklyn, mais c’était tout de même un peu loin de sa position actuelle. Elle devait voir autour d’elle. Elle gardait celui de brooklyn en tête, parce qu’il était de mémoire assez immense et bien sécurisé. Mais elle n’aurait peut-être pas le temps de le rejoindre à temps, il lui fallait donc en trouver un plus proche.

Elle demanda autour d’elle, sans relâche, jusqu’à ce qu’elle trouve un de ses amis prêt à l’héberger dans le bunker familial. Ce n’était pas au niveau de l’autre, mais ça ferait l’affaire en cas d’urgence.

Une fois cela fait, elle notifia son père avant de faire un tour rapide de ses amis pour partager les informations. En même temps, ils voyaient la progression du gaz. Il y eu un grand soupir de soulagement national lorsque le gaz se stoppa et que des scientifiques théorisérent qu’il ne pouvait pas traverser l’eau. Elle qui avait choisi le bunker de son ami, plus proche, pour ne pas se faire surprendre en route, en sorti comme tous les autres.. Bien sûr, le sort de l’europe était horrible, mais leur survie était bien plus importante à leurs yeux sur le moment. Le deuil viendrait après.

Le soulagement fut en revanche de courte durée. Evey fut réveillée en sursaut par une alarme qu’elle avait mise sur son ordinateur pour la notifier s’il y’avait du changement. Elle avait passé la journée précédente à son travail : la vie n’avait pas tout à fait reprit son cours normal, mais elle ne savait pas bien quoi faire d’autres. Elle fut notifiée rapidement, et vu le point d’apparition, elle eut juste le temps de s’habiller, de prendre les quelques bouquins qu’elle avait préparé pour garder un minimum de connaissances, et le minimum syndical, et se présenta à la porte du bunker de son ami, où sa famille était déjà installée.

Le bunker était plutôt large, et avait été maintenu par un père paranoïaque (ce qui était, pour le coup, très heureux). Il y’avait assez de rations pour tenir quelques mois, et les distractions ne manquaient pas. Et, comble de tout, il y’avait une télé et une radio pour se tenir au courant de ce qu’il se passait à l’extérieur… En fait, le bunker était devenu un genre de refuge pour le père lorsqu’il voulait échapper à sa femme. Mais il était, du coup, en parfait état !

Ils s’installérent donc, étant prêts à passer quelques mois s’il le fallait. Comme prévu, la télévision ne diffusa rapidement plus que de la neige : Il n’y avait plus personne derrière les caméras. Le temps fut long, mais ils s’habituérent assez vite à la vie à l’intérieur. C’était un train de vie à prendre, même si celui ci était assez confiné. Après le temps qu’elle avait passé sous une voiture, Evey était habituée aux espaces confinés.

Plusieurs jours passérent, et à part l’inquiétude vis à vis de ce qu’il se passait à l’extérieur, l’atmosphère à l’intérieur du bunker était plutôt tranquille

Plusieurs semaines passérent, et quelques tensions commençèrent à se faire ressentir. La mère commençait à ressortir des squelettes du placard, disant que c’était à cause des nombreux péchés que nous avions commis que nous étions dans cette situation.

Plusieurs mois passèrent, et l’air était irrespirable. Bien qu’elle ne sache pas trop comment, Evey était devenue l’intruse. Elle avait été assez retirée des disputes jusque là, entre son handicap et le fait qu’elle ne se sentait pas concernée. Les rations commençaient à s’amenuiser, et avec elle la patience disponible. Les détecteurs placées à l’extérieur semblaient montrer que le plus gros du gaz était parti, ce qui rendait une expédition dehors possible si on utilisait une des nombreuses combinaisons étanches présentes au sein du bunker.

Lorsqu’elle demanda si elle pouvait en prendre une pour sortir, cela fut accepté sans problèmes. D’ailleurs, la nouvelle de son départ vint avec un tel soulagement qu’elle embarqua une trousse de soin avec, et pu prendre un repas copieux (après tout, elle ne savait pas bien quand est-ce qu’elle pourrait à nouveau manger, l’opération nécessitant de retirer la combinaison). Une fois ces préparations finies, on la poussa dans le sas en fermant bien la porte derrière elle. Soupirant, elle ouvrit la porte vers l’extérieur une fois sûre que le confinement était bien respecté et pris son premier pas à l’air libre depuis des mois.


Elle était inquiéte pour son père, mais elle n’était pas prête de franchir les quelques milliers de kilomètres qui les séparaient. Il lui faudrait un moyen de transport, et vue ce qui restait de sa pauvre voiture qu’elle avait laissée à l’extérieur, ça ne semblait pas être gagné. Elle devait commencer par trouver d’autres humains, et elle pourrait éventuellement penser à aller le chercher plus tard. Elle lui faisait confiance, de toute manière. Si quelqu’un pouvait survivre, c’était bien lui.

Elle n’avait qu’une seule piste pour trouver d’autres êtres humains, et sortit donc une carte de l’état de son sac (elle l’avait empruntée dans le bunker). Si elle savait lire une carte, elle était à 2 jours de marche de Brooklyn. De là, elle espérait trouver des signes d’habitations.

Haut les coeurs !