Nom : Cunningham. Elle accepte Cunni pour les intimes. Seulement pour les intimes ; elle mange les autres s’ils osent. Prénom : Ave. Un héritage de sa mère mexicaine qui l'imaginait déployer ses ailes. Ave peut se traduire par oiseau dans sa langue maternelle. Date et lieu de naissance : C’était dans le Montana, près de Missoula. Un vingt-et-un décembre. On se pelait les miches. Elle a vingt-cinq ans.
Taille : Le mètre soixante-dix. Poids : Cinquante-neuf. Elle insiste lourdement là-dessus. L’idée de dépasser le seuil du soixante brutalise ses nerfs. Peau : Sombre, halée comme si elle avait passé des heures à cramer sous le soleil. Ce qui n’est pas si éloigné de la vérité. Cheveux : Châtains très foncés. Naturellement hirsutes et peu ordonnés, ils tombent en mèches indisciplinées autour de son visage. Elle les ramène quasiment toujours en catogan sur sa nuque. Yeux : Gris. Signe particulier : Un piercing sur chaque téton. Bien sûr, personne n’est au courant.
Fonction : Outsider éclaireur. Remarque : La baise facile. Encore plus si c’est avec une fille — même s’il lui arrive de sauter sur les hommes. Juste pour évacuer la frustration d’un échec, le plus souvent. Elle n’aime personne, et c’est sûrement réciproque. Elle ne cherche pas à être appréciée ; au contraire, elle s’arrange pour ne manquer à personne lorsqu’elle disparaît. Elle déteste ça — les adieux larmoyants et toutes ces âneries qui rattachent les gens les uns aux autres. Elle préfère l’indépendance, même si la sienne est synonyme d’isolement. Le silence est son amant. L’indifférence est sa camarade. Elle ne regarde jamais derrière elle, Ave. C’est sûrement pour ça qu’on l’envoie devant, à la recherche de pistes ou de dangers qu’elle sait voir plutôt que derrière où elle serait susceptible de tirer dans le dos de l’un de ses congénères s’il est dans sa ligne de mire. Elle est brutale. Elle est vulgaire. Maladroite, aussi. Avoir Ave dans le coin, c’est côtoyer un boucher qui avale ses couteaux au petit-déjeuner. Pas méchante, la gonzesse. Juste inapte à tout ce qui touche de près ou de loin au social. Lui demander de consoler un camarade, c’est comme gravir une montagne pour un gosse de quatre ans : Impossible. Elle sait compatir. Elle pleure, des fois. En cachette toujours, rarement pour les bonnes raisons. Elle chiale sur les échecs parce que c’est une chose intolérable. Et dans ces moments-là, Ave change. Elle troque l’habit de distance pour rompre les mètres qui la séparent du premier venu qu’elle allume. Ça marche, de temps à autre ; elle se transforme en une femme fragile, avide de caresses. Une femme qui réclame de se sentir en sécurité. Qui demande à être protégée. Ça ne dure jamais. Le lendemain, elle est redevenue l’étrangère qui ne veut pas souffrir des disparitions de ceux qu'elle aurait eu le malheur d'aimer. Un bouclier.Sa mère était mexicaine. Enfin, elle était née là-bas quoi. Elle jurait en espagnol, Maria. Elle le faisait avec son accent prononcé et ses fossettes qui se creusaient d’une colère toute animale. La rage des femmes du Sud, paraît-il. À chaque fois qu’elle gueulait, les murs en tremblaient ; mais, paradoxalement, Ave ne gardait aucun souvenir d’une correction qui lui aurait un jour été infligée. Jamais. Sa mère s’insurgeait des choses de l’extérieur. De la pollution, de la destruction, des politiques corrompus. Des trucs que la gamine qu’elle était alors ne comprenait pas. Elle haussait seulement les épaules et glissait les insultes dans un coin de sa mémoire. Et elle était bonne, sa mémoire. Hypermnésie. Elle enregistrait, et elle oubliait de lancer les informations inutiles dans un coin, là où elles auraient dû s’effacer peu à peu. Non, elle, elle se souvenait de tout. Le chant douloureux des coyotes qui se promenaient dans les vieilles montagnes du Montana traître. L’odeur de charogne quand elle passait à proximité d’un corps en décomposition — les prédateurs ayant joués leur rôle. Le vase déplacé de la fenêtre à la cheminée. Absolument tout. À tel point que les choses commençaient à prendre de la place. L’école, néanmoins, ne laissa aucune trace dans son crâne. Aucune empreinte, sinon soigneusement effacée. Elle n’aimait pas l’école, et l’école ne l’aimait pas en retour. Elle, ce qu’elle voulait, c’était son monde sauvage et brutal de nature. Accompagner son père qui chassait, remonter d’innombrables pistes et perdre face aux éléments qui déversaient sur elle la pluie. Elle adorait ça ; plus que tout au monde. Repousser ses limites. Renoncer au semblant d’humanité qu’elle possédait pour se confondre parmi les arbres. Traquer, toujours traquer mais sans jamais appuyer sur la gâchette. La mort l’effrayait.
Et puis, il y avait eu la fin. Du moins, ce qu’elle avait vécu comme tel. L’alarme allumée dans toutes les têtes, la panique ingérable. Mais elle, elle… Le manque ne l’inquiétait pas. Les p’tites bourges — comme elle appréciait d’appeler les amoureux des villes surpeuplées — ne savaient ni subvenir à leurs besoins alimentaires ni survivre à un peu de crasse sur leurs jeans griffés. Elle connaissait toutes ces choses. Masquer son odeur en se roulant dans des cendres, étaler de la merde sur sa peau nue pour repousser les prédateurs… Ce n’était pas elle qui avait peur ; c’était ses parents.
— Nous, on est des vieux. On a tout vu, tout fait. Toi, t’es qu’une gamine. Tu dois vivre, allez.
Sa mère gueulait à nouveau, toujours en espagnol. Plus elle montait dans les graves et plus l’accent sursautait. On parlait d’Apocalypse, dehors. On disait que c’était une vague qui apportait la mort. Elle voulait bien y croire, Ave, mais elle se pensait assez maligne pour y faire face sans se terrer dans un trou tout d’acier créé. La vérité, la vraie, c’est qu’elle était terrorisée. Terrifiée à l’idée qu’ils se retrouvent enfermer là, dans une boîte avec des centaines d’autres gens. Elle était claustrophobe. Elle était agoraphobe. Elle ne voulait pas y aller. Elle ne voulait pas ce pseudo-refuge qui menaçait de les engloutir sous terre et de ne plus jamais les cracher. Pour la première fois depuis longtemps, elle garda la main de sa mère dans la sienne jusqu’à destination, y piochant le courage de ne pas fuir à toutes jambes vers le premier bosquet visible. Le gris. Il n’y avait que du gris et des visages apeurés. Et, comme elle le redoutait tant, ils n’allaient pas ressortir de si tôt.
Après les semaines — puis les mois — à s’adapter, il avait été question d’aider. De renoncer à la réclusion qu’elle s’était imposée en rasant les murs, calfeutrée dans ce qu’il lui restait de raison. Là, si loin de son monde, elle dépérissait. De langage aiguisé, elle passa à paroles acérées ; elle rejetait en bloc tout ce que le bunker avait à lui offrir. Pour cause, elle se soupçonnait d’être déjà morte. Condamnée à périr tôt ou tard quelque part dans le tas. Puis, il y avait eu la fête. Un corps qui s’effondre. Un malade. Une quarantaine. Tout le monde avait commencé à craindre le pire, évidemment, mais Ave, elle, il n’y avait que ce corps qu’elle reluquait. Chaque nuit, encore et encore, la silhouette de son père s’effondrait en se noyant dans son propre sang. L’univers avait stoppé sa course. Le déclic résonna dans son crâne, à Ave. Et elle se décida. Elle entama à de lutter contre la chose qui rongeait son monde minuscule pour protéger ce qui était devenu son foyer par la force des choses. Par amour pour son père, surtout, elle commença progressivement à renouer avec ce qu’elle était : un chasseur. Un pisteur. De ceux qui trouvent des traces là où l’espoir est mort. Un éclaireur.
Surnom : Neskre ou Renard. Âge : 20 ! Expérience dans le RPG forum : Ouais. Ça va faire... trois ans. Où as-tu trouvé le forum ? Grâce à Nemo de mon cœur. | RESOURCES UTILES EQUIPEMENT ARMES ET MUNITIONS CLIQUEZ SUR UN ELEMENT POUR VOIR SES STATS COMPETENCES Niv. 1 0/12 x1 x1 x1 x1 (c) Fox 44 30/08/2017 26 |