Nom : Andropova.
Prénom : Shura ; tu te prononces Chourra même s’ils ne s’en rappellent pas et le déchirent comme bon leur semble. Qu’ils fassent ou qu’ils se taisent, ce n’est pas comme s’il y avait quoi que ce soit pour t’atteindre.
Naissance : Tu es venue au monde à Moscou, d’un utérus aussi gelé et peu confortable que le tien ; mais il l’était sûrement plus que ce qui t’attendait dehors, M’man. C’était un neuf mars, il y a trente-trois ans.

Taille : Tu es comme toutes les russes – désespérément grande avec tes jambes démesurées qui auraient pu t’assurer un avenir autre que celui auquel tu t’es accrochée comme on s’attache à un rêve illusoire. Pour moi, M’man, tu étais immense. Pour eux, tu es seulement une femme d’un mètre soixante-seize.
Poids : « Je te soulève d’une main » c’est ce que disait P’pa, mais c’était un mensonge, hein ? Quoique. Cinquante-deux kilogrammes, c’était de la poudre de fée pour lui.
Peau : Blanche, mais comme la vraie neige ; plutôt comme celle qui a été souillée et piétinée. Ta neige, M’man, est parsemée de taches de rousseur. Avant, tu les planquais sous du maquillage parce qu’une peau unifiée est une peau idéale et que ces marques te dégoûtaient. Tu fais quoi face au miroir, maintenant, M’man ?
Cheveux : Roux. C’est la seule chose restée naturelle chez toi ; la seule chose que tu n’essaies pas de cacher sous un masque pour en modifier les tons et la couleur. Peut-être parce que c’est l'unique détail de toi dont je n’ai pas hérité.
Yeux : « Ils sont noirs comme ton âme » c’est ce que disait P’pa.

Fonction : Sortir pour sauver des vies, c’était déjà ta lubie avant l’Apocalypse. Tout ce qui te permettait de fuir ton foyer était une bonne excuse, de toute façon. L’habitude est restée, sans doute.
Remarque : Tu es stérile, M’man. C’est sûrement ma revanche. Tu n’auras plus jamais d’enfant, et c’est sans doute une bénédiction pour tous les gosses que tu aurais pu porter.