Toujours être prêt à toutes éventualités. Telle était la vie d'Outsider. De par le fait, je devais conserver une forme physique respectable. Et donc m'entrainer régulièrement. Depuis la fin de la mission du bunker Coronis à laquelle j'avais participé, je n'avais pas vraiment fait d'exercices dignes de ce nom. J'avais estimé nécessaire de prendre du repos, surtout après les résultats plus que mitigés de l'opération. Le peu de nourriture que l'on nous servait à la cantine n'avait pas pu créer de gras dans mon corps, mais je risquais de perdre mon endurance ainsi que ma force, ce qui pouvait être fâcheux lors de ma prochaine sortie. Et sans que je puisse l'expliquer, voir d'autres Outsiders en meilleure forme que moi me rendait jaloux. Après avoir soufflé une énième fois de dépits, je pris la décision de reprendre un entrainement assidu.
J'avais fixé l'horaire dans l'après-midi, sans heures précises en tête. La vie dans l'univers confiné et bétonné du bunker nous faisait doucement, mais sûrement, perdre la notion du temps. Vers neuf heures, je me suis péniblement levé de ma couchette, un pauvre boxer comme seul habit. Le compartiment que je partageais avec d'autre était plongé dans la pénombre. J'étais seul. Je me suis étiré puis j'ai attrapé des vêtements qui trainaient près de mon lit. En voyant l'édredon, je me suis rappelé que je n'avais pas partagé une nuit avec quelqu'un depuis longtemps. Bien que je n'aime pas m'entendre dire ça, ça me manquait un peu de ne pas pouvoir satisfaire mes envies. Et le règlement du bunker l'interdisait. Mais bon, fou est celui qui pense que cette règle ne sera jamais bafouée. Des on-dit et des bruits de couloirs font occasionnellement mention d'un couple ayant transgressé la règle. Je secouais la tête et revenu à mes esprits, entrepris de m'habiller. Une fois vêtu, je sortis dans le couloir et pris la direction de mon petit-déjeuner.
Mon repas finit, je pris le chemin de la salle d'entrainement. Les couloirs étaient traversés par des hommes et des femmes, parfois des enfants, ce qui devenait rare par les temps qui couraient. Les talons de mes rangers claquaient sur le sol en béton. J'adorais entendre le bruit de mes bottes. Ça avait un effet apaisant sur moi. Ça me donnait une impression de puissance. La salle du tableau rejoint, je pris le long couloir amenant à la salle d'entrainement. Je n'avais pas fait trop attention aux vêtements que j'ai mis, mais ils semblaient à peu près convenir. J'ai retiré mon pull, et j'ai commencé à pousser de la fonte avec un appareil.