Un silence de plomb...
Le bunker était bien silencieux, trop pour la jeune femme même. Face à ce silence pesant, Jack avait trouvé son refuge habituel dans une pratique qu'elle seule semblait se consacrer. Elle n'avait jamais eu le sommeil lourd, pas même lorsqu'on lui accordait une journée de repos. Elle avait dans sa tête cette horloge biologique qui la poussait à se lever chaque jour à la même heure. Le soleil lui même ne s'infligeait pas un pareil supplice mais, c'était le revers de la médaille. Son contrecoup pour avoir été dicté par des règles encadrées et strictes. Chaque soldat qui avait passé sa vie dans l'armée ressortait avec quelques souvenirs de leurs séjours. Jack elle, elle avait récolté son incapacité à profiter du repos. Il fallait qu'elle agisse en permanence, qu'elle indique à son corps une direction pour qu'il ne s'encrasse jamais dans la médiocrité et l'ennui. Même après cette fin du monde établie, son pire ennemi restait encore sa propre personne.
Il était Jeudi précisément, à une heure qui annonçait à peine l’émergence globale des habitants du bunker. Faisant partie des Outsiders, on lui accordait ce délais d'une journée avant la prochaine expédition. Cela faisait quelques mois que sa vie était rythmée de la sorte, elle qui avait rejoins l'escadron Bravo en tant que bras armé. Elle savait parfaitement évoluer dans ce rôle, c'était bien le seul rôle qu'elle avait adopté dans sa vie. Elle n'était pas le leadeur de son escouade, elle n'en crevait pas d'envie malgré son expérience et son esprit affuté. Elle avait cette expérience et cette maturité d'âme suffisante pour faire partager son vécu sans pour autant s'imposer sur les autres. Par ailleurs, elle appréciait fortement celle qui avait l'honneur de la diriger elle et ses camarades. Elle était bien plus jeune que Jack, moins sportive sans aucun doute et moins expérimentée, mais elle avait ce mérite, cette finesse d'esprit pour parfaitement remplir son poste. Et dans le cas où un habitant venait à remettre l'autorité de sa chef en cause en l'absence de celle-ci, Jack n'était jamais bien loin pour lui remettre les pendules à l'heure.
Pour le moment, Jack portait une tenue relativement légère, plus adaptée aux exercices physiques qu'à la vie collective. Ses muscles étaient clairement apparents et la sueur avait déjà trouvé sa place sur son corps sec. Voilà son refuge, son plaisir personnel dont elle s'adonnait la plupart de son temps libre. Elle qui occupait un poste charnier dans la protection de son équipe ne pouvait faiblir un seul instant. Elle devait frôler la perfection physique et technique pour sécuriser un maximum la vie de ses coéquipiers. Bien que désormais, il était rare qu'elle vienne à traverser des champs de mine où à subir des feux nourris, il y avait encore ce danger face à l'inconnu dont elle devait se préparer.
Elle avait prit position en premier lieu vers les haltères dont elle maltraitait son corps avec sans condition. C'était une série d'exercice qu'elle avait déjà bien rodé mais dont elle s'amusait à pousser un peu plus loin à chaque fois. Contrairement au reste du bunker, à l'exception de quelques individus, elle avait toujours eu cette forme physique excellente. Désormais, c'était le sac de sable qui fut sa prochaine victime de ses coups de poings tous plus fracassants les uns que les autres. Face à des véritables adversaires du chaire, elle utilisait davantage l'art du krav maga que la force brute pour se défendre. Elle avait été forgée pour neutraliser le plus rapidement toute type d'adversaire, et à ce rôle, elle était particulièrement excellente. Au corps à corps, comme à distance avec diverses armes à feu.
Alors qu'elle frappait depuis déjà presque une heure, ses bandages commencèrent à suinter légèrement d'une couleur rougeâtre. Prenant une pause de quelques instants, elle se tourna par instinct pour faire face à la présence qui avait décidé de pénétrer dans la pièce. Depuis combien de temps était-elle là ? Elle était trop concentrée dans son exercice pour l'avoir remarqué, ce qui ne lui manqua pas de la faire pester intérieurement.
- Hé ! Tu es là depuis combien de temps ? Désolée, je ne t'ai pas remarqué plus tôt !