"Debout larvette. La vie, c'est pas une partie de plaisir. Alors lèves-toi, bats-toi et t'auras ta place."

Ce précept, c'est celui que Brian a appliqué dès son enfance. Né à Camden, dans le New Jersey, les premiers pas du garçon ne furent pas une partie de plaisir étant donné que c'était la ville au tau de criminalité le plus élevé des USA. Mais comme si ce n'était pas déjà suffisant, il fallait que Brian soit le dernier d'une famille composée d'un père chef de gang, d'une mère catin qui n'hésitait pas à écarter les jambes pour ramener de l'argent au foyer, d'un grand frère enfermé en prison à perpétuité, d'un autre frère dealer, d'une soeur droguée et d'une seconde pratiquant le même métier que la mère. Autant dire que les journées passées à la maison n'étaient pas joyeuses. Brian a donc dû grandir par la force de sa propre volonté dans un environnement cottoyant fréquemment le son des armes à feu, du sexe nocturne et des visions pas moins glorieuses.

Comme il fallait s'y attendre, le garçon n'aima pas l'école. Tenter de faire de lui quelqu'un de droit et de conformiste alors que dès qu'il rentrait chez lui, son frère Steve, le dealer, et son père Kevin lui apprenaient comment manier une arme à feu, à qui il fallait parler pour obtenir un job bien rémunéré et pas trop dangereux, comment faire en sorte que les flics ne le coince pas, qui étaient les bons dealers et qui étaient les mauvais et, enfin, à suivre les mouvements du gang, était peine perdue. Il ne fut donc pas étonnant de le voir plus dans les rues qu'en cours.

L'adolesence arrivée, Brian était devenu la copie conforme de son père. Musclé, intelligent, connaissant la rue comme sa poche et destiné à devenir le prochain leader du gang. Ses journées n'étaient qu'une répétition de règlements de comptes, de fusillades, de vente de drogue et d'achats de services de prostituées : un véritable film de bad boy. Une seule différence, marquante, séparait le père du fils : ce dernier avait un sens fort de la famille. Pour lui, le gang était un grand rassemblement de fils avec lesquels il se comportait en père, d'où son surnom de Big Daddy. C'était sa façon, inconsciente, de pallier au fait qu'il n'avait eu aucune vie de famille durant son enfance.

"Le bien, le mal. C'est qu'une question de point de vue. Qu'est-ce que la justice si ce n'est qu'une vengeance dissimulée ? Qu'est-ce que l'équité si ce n'est qu'un moyen de léser ceux qui s'en sortent le mieux ? La vie, c'est qu'un ramassis de conneries, mais j'te promets que Big Daddy, lui, il sait se montrer généreux."

Être à la tête des Hunters, le gang le plus malfamé de Camden, ça avait ses avantages, mais surtout de nombreux inconvénients. Et si on ajoutait à cela que le chef des Hunters avait posté un selfie de lui dans un lit en compagnie de la fille du maire, alors les inconvénients remplissaient une liste interminable. Mais Brian, fidèle à lui-même, continua de vivre sa vie sur le modèle que son père lui avait enseigné jusqu'au jour où, après un casse dans un banque ayant mal tourné, il finit par être arrêté et condamné à perpétuité. Pour lui, le passage de la liberté de la rue à la captivité de la prison fut vécu comme si ce n'était ni plus ni moins qu'un jeu. Car la prison n'était, finalement, qu'une sorte de ville miniature. Retirez les prostituées et remplacez les armes à feu par des surins et, globalement, c'était la cité. Les mêmes gangs, les mêmes taupes, les mêmes gardes que l'on peut soudoyer pour obtenir à peu près tout et n'importe quoi.

Brian aurait pu finir ses jours à croupir en prison si la catastrophe n'était pas venue s'ajouter à l'équation. Grâce à ses contacts, il est parvenu à s'échapper avec quelques uns de ses "frères" avant d'aller se réfugier quelques jours chez lui. Il n'était pas question de mourir comme les autres. Non, Big Daddy se devait de survivre pour ses frères et quand tout rentrerait dans l'odre, alors il retournerait à Camden et reformerait les Hunters. En attendant, il lui fallait trouver un endroit fiable où il pourrait continuer de prospérer. Par contre, il était hors de question qu'il reste dans le New Jersey, c'était signer son arrêt de mort. Grâce aux anciens Hunters dissiminés un peu partout aux states et à ses relations avec d'autres gangs étrangers, Brian a pu, avec beaucoup de mal aux vu des conditions désastreuses, rejoindre la ville de twenty-one. Pourquoi cette ville en particulier ? Parce que c'était ici que Denise, sa mère, était née. Alors non, Brian n'était pas nostalgique pas plus qu'il ne se souvenait réellement de sa catin de mère, mais un contact lui avait dit qu'il y avait un bunker qui avait été construit plutôt récemment et que la politique de recrutement était plutôt "généreuse" et qu'on n'y était pas trop "regardant". C'était un quitte ou double : ou bien Big Daddy le rejoignait, ou bien il aurait fallu faire comme les bandits et essayer de survivre dehors. Heureusement, les choses se passèrent bien, mais pour qui ?

Le meneur des Hunters, sans trop savoir pourquoi, avait fini par être présenté au Président, comme il se faisait appeler, certainement pour se faire évaluer. Il n'y avait pas encore beaucoup de monde important quand Brian s'était présenté. Seule l'escouade Zulu était active et quelques civils étaient présents. L'entretien, gardé secret, dura de longues heures. Big Daddy avait du exposer de long en large ses motivations, ses attentes et son passé, ce qui n'avait pas été le plus simple. Mais avec les conditions à l'extérieur et la nécessité de recruter du personnel compétent, il fut intégré à condition de pouvoir s'adapter. Et ce fut le cas, aussi étrange que cela puisse paraître. S'il y avait bien une qualité que Brian avait su développer, alors c'était sa capacité d'adaptation. S'adapter à sa famille, s'adapter à la rue, s'adapter à la prison, s'adapter à l'environnement et enfin, s'adapter à la vie dans le bunker. Dernièrement, beaucoup de monde a rejoint le bunker et peu ont entendu parler de Big Daddy à juste titre : il était sur une mission. C'était une épreuve que le président lui avait soumis : s'il voulait obtenir un poste plus important, alors il fallait prouver qu'il pouvait le tenir. Et quoi de mieux qu'une mission-suicide afin de récolter des munitions et des vivres pour un leader de gang potentiellement plus dangereux que les nombreux groupes de bandits et la météo ?

Ce n'est que récemment que Brian est rentré. Les munitions, il les avait. Les vivres aussi. Mais c'était ses hommes, ses frères, qu'il avait perdu. Son visage s'en est légèrement assombri. Rien de bien alarmant car, après tout, il avait l'habitude de voir sa famille perdre des membres, mais c'était notable. Son poste, il avait démontré qu'il le méritait. Maintenant, une chose est certaine : avec le retour de Big Daddy, la vie dans le bunker allait changer. En bien ou en mal, cela n'est qu'une question de point de vue.

"La chasse est finie. Il est temps de rentrer au bercail."

Vous avez déjà vu un de ces prisonniers américain baraqués comme pas possible ? Brian en est la représentation parfaite. Ses bras son plus épais que les cuisses d'une jeune femme, son torse est sculpté dans du marbre et sa grande taille, le faisant culminer à 192 cm du sol n'arrange rien.
Au quotidien, on dirait plutôt l'un de ces commandos de films avec ses vêtements, sa coupe de cheveux et l'expression de son faciès. Brian dégage un charisme naturel qui force le respect. Partout où il va, il se fait remarquer, que ce soit en bien ou en mauvais. Impossible de l'oublier même si on ne l'a qu'entre-aperçu. Big Daddy possède deux tatouages : un à l'épaule droite représentant son surnom et un autre, dans le dos, représentant une tête de loup borgne de face, le symbole de son gang.

Est-il bon ou mauvais ? À vous d'en juger. Une chose est certaine, c'est que ce n'est pas un enfant de choeur. Brian est plutôt du genre à régler ses problèmes avec les poings, à faire en sorte de déléguer toutes ses tâches et à mener les groupes auxquels il appartient d'une main de fer. Il sait récompenser quand il le faut, reconnaître ses erreurs et punir lorsqu'il est déçu, mais il n'est pas du genre tyrannique. Pour lui, les gens ne sont ni plus ni moins que des enfants plus ou moins matures qui ont besoin d'une figure forte pour les mener, qui ont besoin d'un "Big Daddy".

En général, il n'obéit à aucun ordre, pas plus qu'il ne reconnait de supérieur, mais il a su se plier aux directives du Président, un peu par obligation et aussi car il sait que c'est le meilleur moyen pour qu'il puisse retrouver un semblant de son ancienne position de leader de gang.