All our consultants are busy... ft. Farrow
Le niveau -4 lui laissait habituellement un goût de métal sur la langue, et un sifflement désagréable dans les oreilles. Il devait s'enfoncer toujours plus loin sous terre - pour un simple rapport à délivrer, et dès qu'il en atteignait le seuil Farrow croyait sentir le poids du bunker tout entier. Il s'était engouffré rapidement dans un couloir pour fuir le filtre à air, le nez froncé par le bruit ; il suivait ensuite machinalement la ligne droite d'un couloir carré, et laissait les néons lui glisser dessus. Le trajet lui était infiniment familier - il pouvait marcher sans réfléchir, et se désintéresser de la réalité. Alors comme il était, il était semblable au béton brut ; et ses poumons étaient pleins de l'air artificiel. C'était tout droit, puis à gauche - et une fille en face. Hein ? Il prit à peine le temps de retourner à la pleine conscience, qu'elle parlait déjà beaucoup. « Désolé. » Il dissipa sa surprise d'un battement de cils, et baissa des yeux neutres sur elle. Ce n'était pas quelqu'un dont il avait un souvenir précis - il n'avait pas vraiment la mémoire des visages, et elle était bien plus petite que lui. Elle était jeune et remuante ; les yeux vifs, et elle ne finissait pas de parler. Puisqu'il s'attendait au désert, Farrow oublia de la couper. Il laissa un court silence lorsqu'elle se tut, au cas où elle ait quelque chose d'autre à ajouter ; ensuite, il haussa simplement les sourcils. « En fait, je ne suis pas un haut-gradé. » A peine désolé de piétiner son ardeur, il leva le dossier dans sa main pour preuve. « Je venais juste déposer ça. Mais il n'y a personne, donc, j'imagine. » Il releva les yeux, et jeta un regard en direction des bureaux pour s'en assurer - et le vide qui y était avait quelque chose de dérangeant. Par la même occasion, il laissa un court silence entre eux ; le temps de se taire, Farrow sentit qu'il avait pris le goût du métal. Être descendu pour rien ne le contrariait pas - mais cette fille l'avait pris au dépourvu, et il éprouva le temps d'un instant la lourdeur du couloir. Avec au moins l'intention de s'excuser, il lui lança un regard plus aimable. « Vous veniez pour quelque chose en particulier ? » | RESOURCES UTILES EQUIPEMENT ARMES ET MUNITIONS CLIQUEZ SUR UN ELEMENT POUR VOIR SES STATS COMPETENCES |
Il essayait de suivre les yeux de Charleen des siens ; elle furetait sans fin autour de lui et dans son dos, sans que jamais il ne devine ce qu'elle tentait de voir - porté par un doute, il finit par jeter un bref regard par-dessus sa propre épaule pour apercevoir ce qui lui aurait échappé, mais ne vit que des murs qu'il connaissait déjà. Farrow reposa des yeux sévères d'incompréhension sur elle ; il lui manquait un sens précis de la conversation, et elle lui semblait toujours plus secrète. « Quoi, il y a un problème ? » Il sentait que la conversation n'était pas à lui - Charleen le laissait saisir quelques mots au vol, mais ses gestes étaient pour elle-même, et elle pensait à voix haute. Elle parlait vite ; l'énergie qu'elle déployait avait quelque chose que Farrow attachait normalement aux enfants. Les sourcils froncés, il songea un instant qu'elle lui faisait perdre un temps précieux - mais ils ne manquaient certainement plus de temps, ici. C'était une lucidité soudaine comme s'il avait oublié où ils se trouvaient maintenant ; alors il se défit de sa raideur pour lui offrir un ton plus indulgent. « Oui - je suis éclaireur. » Il lui tendit fermement la main. « Pardon, j'aurais dû faire ça tout de suite. Farrow Hamiton. » Son nom avait des sons mécaniques, lorsque c'était lui qui le prononçait ; il n'y mettait aucune volonté et n'y attachait pas grande importance. « Tu peux m'appeler par mon nom de famille » précisa-t-il - pour ne pas dire qu'il le préférait. L'air semblait quelque chose de moins dense pour l'instant. Poussé par le calme et le ton inhabituel de la conversation, il avait fini par prendre appui sur le mur du couloir, sa silhouette pliée à un relâchement insolite. Farrow soutenait un regard trouble mais cordial, et sa voix sortait clairement de sa poitrine. Il n'avait aucune gêne à parler ; ses mots étaient détachés par l'incompréhension, mais il pouvait répondre. « Je ne sais pas si je pourrai t'aider, il y a des choses qui sont confidentielles - ou que je ne sais pas. Je n'ai pas de bureau ici, après tout. » Mais sa voix restait froide. « Mais, vas-y, de quoi est-ce que tu as besoin ? » | RESOURCES UTILES EQUIPEMENT ARMES ET MUNITIONS CLIQUEZ SUR UN ELEMENT POUR VOIR SES STATS COMPETENCES |
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