Previously, on A.M.C. The Wonky Robert Show...

Robert, le chariot bancal, accompagné de son fidèle serviteur John, rencontra la nouvelle de l'équipe : une dénommée Charleen, une meuf un peu bizarre avec des couettes. John lui avait expliqué comment ça s'passait dans l'coin, le planning de la semaine, tout ça, sous la surveillance étroite de Robert. Fallait pas qu'il dise de conneries le p'tit vieux, sinon, bah Robert il aurait perdu une roue à un moment crucial de l'épisode. Il rigolait pas Robert.

Après avoir regardé ses sbires frotter les meubles et le sol... Et après avoir écouté, malgré lui, avec patience, un tube des Spice Girls chanté par la nouvelle... Robert ordonna aux deux pécores de l'emmener à la salle du filtre à air. La fameuse. Charlie avait décidé de le pousser. Oh non, il n'aimait pas la façon dont elle le faisait. Le vieux était plus calme. Elle, elle allait trop vite, lui faisait faire des dérapages incontrôlés et dieu que ses énormes yeux criaient l'envie de lui sauter dessus après avoir prit de l'élan. Il ne supporterait pas longtemps ces agressions. Il s'indignait. Elle n'en faisait qu'à sa tête.

De tous les péquenauds que Robert avait eu à son service, c'était de loin la pire. Celle-là n'en finissait jamais de danser et puis parler et chanter, les deux en même temps... Qui parlait en chantant ? C'était insupportable. Puisse le dieu des chariots bancals avoir pitié de Robert.


Lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination, Robert avait survécu. Robert en avait dans... Le seau... J'ai pas trouvé mieux. Quel gossbo ce Roberto, avançant triomphalement vers la porte de la salle. Bon, y'avait toujours la gamine derrière. Et le vieux. Après tout, il ne pouvait pas se passer de ces raclures de bidet.

Devant la porte, deux vagins ambulants les empêchaient de passer. Robert ordonna alors à ses *insérez ici un synonyme péjoratif de "paysan"* de faire le nécessaire pour leur faire bouger leurs fions. Robert était un vulgaire chariot très vulgaire. La mission de Robert s'achevait ici. Il renda l'antenne à Charlie... Charlie ? Oui mon cher Robert, je confirme, deux obstacles à llll~horizon nous allons faire de nnnotre mieux pour euh entrer là-dedans.

Charlie attendit que John lui confirme qu'il s'agissait bien de cette salle avant de garer Robert devant les jeunes femmes.

- Nous sommes la team Ménageo
Pour faire disparaître la poussièro,
Afin de protéger le sol de vos déchetos,
Afin de frotter vos tachos,
Afin de nettoyer vos crassos,
Afin de laver vos sous-vêtementos,
Charlie !
Charlie brandit les bras vers John. Puis le regarda. Allez quoi, c'est le moment où tu cris ton nom avec ferveur...
La team Ménageo, plus propre que le filtre à airo
Ecartez-vous ou ce sera la tête dans l'seau
Charlie se pencha à côté du chariot et fit parler la anse du seau avec la grosse voix de Robert.
Ah oui oui tête dans l'seau !

Comme si de rien n'était, elle se redressa.

- Nous on aimerait aller là, dit-elle en désignant du doigt la porte qui l'intéressait.

Oh wow, c'était la mauvaise période du mois ou elle était toujours comme ça ? Que de gros mots, que de gros mots, on aurait dit Robert. C'était peut-être des âmes soeurs ? L'histoire d'amour impossible entre une gradée et un chariot de ménage... Charlie écrirait bien le bouquin de cette histoire vraie si elle avait de quoi écrire. Bleh, en tout cas John semblait avoir un effet calmant sur euh... Elle, là. La brune. Pas la blonde.

Une fois la porte ouverte, celle-ci souffrant sûrement de séquelles irréversibles maintenant, Charlie suivit le mouvement et poussa Robert en silence. Pour une fois. Ca sentait l'orage entre la brune et la blonde, ils étaient arrivés au bout moment pour profiter du spectacle. A priori, la blonde c'était "Ashly"... Une bonne information glanée grâce à son silence et son attention. Il fallait pas non plus qu'on s'y habitue hein.

OH OH OH (géant vert) au vu de cet échange plus qu'électrique entre les deux femmes, Charlie s'arrêta net, les regardant un moment avant de tourner la tête mais pas les yeux, vers John.

- Mon argent sur la blonde.

Elle acquiesça, sûre de son pari. Fallait dire que, pour le moment, c'était elle qui menait le combat. Machinalement, Charlie s'appuya sur Robert, les bras et jambes croisées, passionnée par tous ces mots qui sortaient de la bouche d'Ashly. Mais Robert lui rappela rapidement qu'il n'était pas son accoudoir et qu'il refusait de le devenir, la faisant trébucher alors que celui-ci se faisait la belle. Enfin, à 3 centimètres plus loin... On parle de Robert quand même.

Oh oui, ils devaient travailler c'est ça ? Mais, c'était passionnant ce combat de coq... Ou poules plutôt. Ouais, poules. Passionnant. Charlie fit un rapide tour de la pièce des yeux eeeet poussa un long soupire, se dégonflant à vue de nez.

- Mais... C'est dégueulasse ici. C'est quoi ça ?!

Oh non, elle ne se permettait pas d'insulter le travail de John, mais, cette substance à moitié huileuse qu'elle désignait du doigt et qui formait de multiples tâches bien grasses et qui se répandait absolument PARTOUT... Ca lui inspirait pas confiance, ça avait l'air impossible à enlever.

Lorsqu'elle entendit Ashly demander de quand datait la merdouille qu'elle devait merdouiller -Charlie était très au courant de ce qu'il se passait- Charlie tourna la tête vers la dite merdouille. Dieu que ce truc était crade. Fallait sûrement attendre que Blondie le démonte pour passer un coup dessus et, d'après ce qu'elle déduisait vu l'état, ça faisait longtemps que le coup était pas passé. Bref. C'était la merde. Charlie en pleurait intérieurement mais, volontaire, elle attrapa une éponge et commença à frotter... Un truc dont le nom lui échappait mais qui était couvert de suie ou de vateveritwaz. Ca ne partait pas. Ca ne PARTAIT PAS.

- CA PART PAAAAAAAAAAS... !

Et elle redoubla d'efforts après ce cri de désespoir, frottant fort fort fort. Ca partait pas. Ou bien peu à son goût. Charlie se tourna vers John, au bord du suicide.

- Ca part pas... Puis vers la brune. Ca part pas.

Partager son désespoir, c'était ce qu'elle faisait. Faute de pouvoir faire autre chose...

Du beurre ? DU BEURRE ?! Gâcher un si bon ingrédient pour nettoyer cette merdasse ? Certes, ça pouvait sûrement marcher, elle faisait confiance à John, il connaissait son taff mais... Charlie préférait un milliard de fois un kouign-amann à une salle du filtre à air propre. Mais. Pas photo quoi.

Alors quand la brune proposa de s'en charger... Charlie laissa s'échapper un grand et désespéré « NAAAAN !! ». Non malheureuse, le beurre c'est pas pour nettoyer, c'est pour manger : MAN-GER.

- Ok la cuisine est pas top, mais imaginez la cuisine SANS BEURRE. On court à notre perte !

Bon évidemment si elle avait su qu'Ashly était cuisinière... Bah elle aurait dit pareil. Oh ça va, tout le monde le savait que c'était pas extraordinaire au réfectoire, qui n'était pas dans la confidence ? Mais bon, ils faisaient ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient, ça, on pouvait pas leur reprocher.

En tout cas, quand la Ashly elle avait un truc contre quelqu'un, le quelqu'un le sentait passer oh putain. Elle s'arrêtait donc jamais ? Pas que ça dérangeait la naine, ça l'amusait même. Il lui en fallait peu, elle avait besoin de distraction, cet endroit la rendait dépressive d'ennui de la mort jour après jour... Alors le moindre truc devenait passionnant. Comme quand tu te fais chier au boulot et que tes collègues parlent d'un truc inutile, t'écoutes et tu fais mine que tu t'intéresses, pourvu que ça fasse passer le temps plus vite.

Charlie frottant sans fin les tâches graisseuses, Ashly reprit la parole. Elle avait eu Charlie au mot « thé ». La jeune femme s'approcha de la bête et jeta un coup d'oeil au massacre. Ah oui oui, elle confirmait, c'était tout aussi crade que le reste voire plus. D'un coup, un thé ne suffisait presque plus en contrepartie de ce travail de titan...

- Dis moi qu'il te reste du thé "tarte au citron"...

Charlie passa, sans réfléchir, ce qu'elle avait dans la main, à savoir son éponge, sur le surface du truc du filtre à air, ce truc sale, oui, ce truc là, elle avait aucune idée de comment ça s'appelait. Et, après avoir retourné l'objet pour découvrir qu'il allait certainement falloir le jeter puisqu'il était devenu inutilisable, Charlie fit la tête de « I've made a huge mistake », en direction de John.

- Vous êtes toujours partants pour le beurre ? J'abandonne.