Encore à se crêper le chignon ces deux là. Si au début c'était fun, Charlie se lassait bien vite du spectacle. Alors, après le « si madame est d'accord tsoin tsoin tsoin », la naine prit la parole et elle allait sûrement être détestée pour ça. En même temps, si son but était de passer inaperçue, elle porterait pas aussi bien les couettes.

- Si vous voulez je vous donne ma clef de compartiment, y'a pas de honte, vous allez même bien ensemble toutes les deux. On est tous un peu en manque, ça vous ferait du bien.

Charlie mit la main dans sa poche, sortant la clef du tablier, la montrant tour à tour à la brune, à la blonde, à la brune... A la blonde... Non, personne ? Dommage, les surveillants de caméras s'en seraient fait une joie.

Enfin, d'après grandpa, c'était pas leur taff de toucher au truc machin là. Charlie voulait bien mais... Bah déjà, en ayant passé l'éponge en plein dedans, C'ETAIT UN PEU TARD POUR DIRE CA. Elle se serait bien fait toute petite mais... Elle l'était déjà assez comme ça. Non, il fallait qu'il aide Blondie, c'était clair et net pour Charlie... ELLE AVAIT DIT THE. THEEEEE. En tout cas, plus vite ils auraient fini avec ça, mieux c'était pour tout le monde, non ? Brunette ne pouvait-elle pas leur donner une autorisation ou un truc dans le genre ? Y paraissait qu'elle avait du pouvouar ?

- Eh beh, tu peux pas faire un mot « je soussignée Brunette autorise Grandpa et Couettes à toucher le truc sale pour, genre, la survie de l'humanité » ? Comme ça, ça nous décharge si on foire !

Et elle rigolait. Bah après tout, c'était John qui s'inquiétait des répercussions, pas vraiment elle...

- Moi je suis pour avoir un thé bien chaud ! Si tu veux pas y toucher grandpa, personne t'oblige. Pis t'auras sûrement du thé que t'y touches ou pas, c'est le pouvoir de la sagesse.

Blondie appelait les autres pour jeter un œil à l'état du bouzin. Charlie s'écarta, laissant passer John, c'était lui l'expert.

Du savon... Ouais du savon. Ça marchait partout le savon tfacon. Comment ça non ? Des lessives au savon, des vaisselles au savon... Ah bah quand on avait plus de produit spécial, on faisait avec ce qu'on avait sous la main hein. Et parfois, on avait même la flemme d'aller chercher du produit pendant une ou deux semaines. Et on se nourrissait aussi de pizza pendant ce temps. Bienvenue dans le monde études coloc à Charlie. Enfin. Ancien monde y paraît. 

Évidemment qu'ils avaient du savon ! Charlie regarda dans Robert. C'était toujours le chariot hein. Est ce qu'ils avaient du savon ? C'était son premier jour de taff, elle allait laisser John poser ses c... En tant que seul homme, il pouvait bien sauver le soldat filtre à air et sortir le fameux savon. Bon ok elle savait juste pas où il l'avait caché et elle osait pas toucher. 

Charlie commença à frotter doucement un truc qui avait besoin d'être frotté. Remarquez l'audace d'écriture de la narratrice qui prend des décisions de ouf et raconte tous les détails de la mort. 

La naine remarqua que la blonde lui faisait signe. Charlie leva un sourcil et s'approcha doucement. Qu'est ce qu'elle voulait ? L'amadouer avec du thé et des gâteaux ? Bien précisément ! 

- DEAL ! 

Et Charlie se souleva le cul pour entrer tête la première, sans se poser mais aucune question, dans le trou qu'on lui désignait. Évidemment, une fois dedans, elle commença à se demander si le truc pouvait pas la décapiter d'une façon ou d'une autre. C'EST EST UN PEU TARD POUR SE POSER CETTE QUESTION OMFG. 

- Mais je peux rien y faire à ce truc, faut un karsher à ce niveau. Charlie frotta doucement, consciente de la valeur du bouzin. Je vais avoir besoin d'eau et de produit en masse, qui qui me donne sivouplé ? 

 « Ok » fit-elle avec ses doigts à John. Ils allaient faire un boulot d'équipe du tonnerre tous les deux, elle frottait, il la ravitaillait en trucs de frottage. Charlie frottait donc, c'était sa mission. Et même si c'était chiant, elle allait vite découvrir que ce conduit était la meilleure chose qui lui soit arrivée jusqu'ici au bunker. Presque même dans toute sa vie. Carrément.

Sortir à reculons puisqu'elle pouvait décemment pas faire demi-tour, elle était petite et souple mais fallait pas trop en demander non plus... Prendre une éponge rincée, retourner dans le conduit, frotter jusqu'à épuisement de l'éponge et... Recommencer.

La tache était fastidieuse et elle n'avait pas grand chose à raconter en même temps à part :

- J'vais devoir me racheter un pantalon à ce train là.

Mais ils étaient déjà en pleine conversation et, y'avait pas grand chose à rajouter... Oui, ton jeans était mort, deal with it. Ses paroles lui revinrent en pleine tête, y'avait un écho de fou là-dedans et Charlie s'en rendait compte juste là tout de suite. Vous auriez dû voir sa tête. C'était de la joie pure. C'est alors que la naine se mit à faire « wo wo » de It's my life, de Bon Jovi, avec une voix de crapaud. Une fois.

- HOLY SHIT C'EST AWESOME

Deux fois. Et on l'arrêtait plus, elle chantait toute la chanson, faisait des « wo wo » qui échotaient de la mort et tapaient dans ses mains aux moments opportuns. Voilà voilà. Nouveau jeu. Allez, avouez que ça mettait l'ambiance, pis elle chantait juste et bien et c'était même pas une musique de merde, réjouissez-vous.

L'intérieur du conduit était presque brillant maintenant, elle était fière. Elle ne voulait pas quitter son nouveau jouet mais il commençait à faire chaud là-dedans. Puis, de ce qu'elle avait comprit, y'avait du thé et des gâteaux qui l'attendaient dehors. Une fois libérée, Charlie essuya de sa manche la sueur qui perlait sur son front. Y'avait qu'elle qui bossait ou bien ?!

- Tea timu ~

Charlie prit le thé que Blondie lui tendait et la remercia d'un signe de tête. Elle avait hâte de le boire mais il avait l'air bien trop chaud pour le moment du coup... Elle se vengea sur un muffin.

- Merci mamzelle. Elle se tourna vers Amy. Le conduit est comme neuf chef ! C'est quoi la suite du plan ? Puis vers Ashly. Tu remontes le tout ? Et vers John. On fait quoi nous y'a tout le reste de la salle à frotter ? Ce... N'était pas une vraie question ça...