On pouvait dire qu’il sentait un léger engourdissement dans la jambe, un peu comme après avoir dormi dans une position à la con. Alors qu’il faisait quelques pas, Fantôme commença à recevoir de l’eau sur son casque, il leva la tête par reflexe. Un système anti-incendie était en trait de lui faire une douche de fortune, chose que le scotch sur sa jambe allait plus ou moins apprécier. Il n’aimait pas du tout être aussi lent, il avait l’impression d’être le foutue boulet que l’on traîne, mais plus il marchait plus le muscle chauffait et il avait de moins en moins mal, un peu comme si sa jambe finissait à s’habituer. Ou alors peut-être qu’il se vidait petit à petit de son sang, et qu’il finirait par tomber raide plus tard. Il suivit Mason, et ils entrèrent dans l’atelier.

Le cadavre de la saloperie était toujours bien là, étendue sur le sol, la moitié de la boite crânienne éparpillée comme un puzzle. Fantôme n’attendait qu’une seule chose, prend cette foutue pompe et être loin de ce tombeau. Il s’approcha de l’établie non s’en avoir passer plusieurs secondes à observer le cadavre dans un silence plus que sinistre.

"Ouais c’est bien ça. Aller, on dégage."

Il jeta son arme dans son dos, et attrape la pompe. Celle-ci devait bien peser une trentaine de kilos, c’était comme transporter un gamin d’une dizaine d’année, sauf qu’au moins la pompe ne criait pas. Il la coinça dans une sangle sous son bras gauche, elle était donc un peu accrochée à son sac, et son bras servait donc de support afin d’éviter qu’elle finisse par terre. De sa main droite, il attrapa son arme de poing, hors de question de continuer sans arme dans cette enfer.

"On remonte à l’étage 1."

Puis un cri horrible se fit entendre au milieu des bruits stridents de l’alarme. On aurait dit le cri d’une femme. Par réflexe, fantôme saisit son arme et la braqua vers la porte, prêt à appuyer sur la détente. Malgré son expérience militaire, ça c’était nouveau. Il était donc tendu, à cran, il aurait fait n’importe quoi pour sortir, même s’il devait fracasser des têtes à coups de pompe. L’eau arrivait déjà au niveau des semelles, un centimètre en 3 minutes environ. La situation semblait empirer, fantôme essayait de ne pas penser à un système de porte coupe-feu qui les coincerait dans l’escalier.

Ils montèrent l’escalier assez rapidement, même si fantôme montrait quelques signes de faiblesses avec les marches. En effet, plier la jambe et forcer dessus c’était chose facile lors des 5 premières marches, mais au bout d’une dizaine et d’un palier... Mais il serrait les dents, bientôt il serait dehors, avec ce qu’il restait de son groupe. Il avait survécu au poste de police, ce n’était pas pour mourir ici. Une fois à l’étage 1, ils tombèrent sur la rouquine, totalement paniquée et hystérique. Il posa sa main sur son épaule et la secoua.

"Herson ressaisissez-vous bordel ! Fermez-là ! Fisher ! Où est Fisher ?! La doc ?!"

C’est alors que juste derrière elle, tout droit sortie d’une bouche, une des saloperies tomba sur le sol, avant de se redressant, levant la tête dans leur direction, commençant à se diriger vers eux. Fantôme tenant toujours l’épaule d’Herson l’écarta en la poussant derrière lui et Mason. Tendant son bras devant lui, il essaya de viser la créature qui avançait rapidement vers eux au milieu des éclairages rougeâtres.

"Mason descendez moi cette saloperie !"

Puis il pressa la détente de son arme de poing, espérant toucher sa cible. Il crut la toucher au bras droit, mais n'en serait sûr qu'une fois qu'il la verrait étendu sur le sol.