Après avoir récupéré les armes, on pénétrai à l'intérieur à l'intérieur du bâtiment pour trouver un endroit plus ou moins en sécurité. Quand Lynch entra dans une pièce pour se laisser aller contre le mur, je jetai un œil à sa blessure, vérifiant qu'elle ne s'était pas rouverte. La plaie aurait mérité quelques points supplémentaires, mais le temps nous manquait et il allait falloir faire au plus vite tout en ménageant notre leader. Sans lui, nos chances de réussites étaient quasi-nul, et notre survie encore moins. Ecoutant ses indications sur la façon de gérer la nouvelle arme que nous possédions désormais, je vérifiai qu'elle était en bonne état et acquiesçai en la mettant sur le mode qu'il nous conseillait. De toute façon, étant donné que Lewis et moi n'étions pas des flèches en tir, il valait mieux se concentrer sur une balle que perdre nos moyens dans une rafale qui terminerait dans les nuages. Quand il formula un semi-encouragement doublé d'une pression supplémentaire, je laissai échapper un léger rire avant hocher la tête. Oui, nous ferons en sorte de ne pas le décevoir... Mais si le contraire signifiait rester en vie, j'avouais que l'idée de le satisfaire ne rentrait alors pas dans mes priorités.

Lewis s'éloigna quelques temps pour fouiller les environs et j'en profitai pour m'asseoir aux côtés du leader, l'arme posée sur mes genoux. Les bestioles s'étaient éloignées, et s'il y en avait eu d'autres dans le coin, il y avait fort à parier qu'elles aient rejoint le reste de la meute. Les mercenaires ne risquaient pas de revenir avec ce qu'il venait de se passer, et il y avait d'ailleurs de fortes chances qu'ils pensent que nous n'ayons pas survécu à une attaque de mutations monstrueuses. En bref, même si nous n'étions pas totalement en sécurité, un répit bienvenu semblait s'imposer à nous... Il faut dire que nous le méritions. Refrénant les images d'horreur que j'avais pu voir jusqu'à maintenant, je me forçai à continuer de penser efficace. Plus tard, j'aurais tout le temps pour faire des cauchemars et me rouler en boule dans mon lit...
Posant mon regard sur Lewis à son retour, il nous intima l'envie de repartir et j'esquissai un sourire fatigué.

Nous n'aurons sans doute pas meilleure occasion de souffler. Si Crow n'est pas en mesure d'avancer, nous sommes morts. L’hôpital est encore loin, nous ne sommes plus à quelques minutes près, dans tous les cas on va se taper la nuit... Ne nous attardons pas, mais prenons le temps de reprendre quelques forces. C'est un conseil... de médecin.

J'avais vu trop d'erreurs se causer par l'épuisement et un acharnement mal dosé. Beaucoup d'outsiders étaient revenus blessés, victimes de leur propre entêtement à poursuivre alors que les forces venaient à manquer. Nous étions en mission, mais j'essayais de m'imaginer cela comme l'une des courses d'endurance que je faisais autrefois. Il fallait doser le rythme... Repousser ses limites pour être en tête, et s'imposer des temps de récupération. Pour le coup, nous étions dans la deuxième phase... Qui risquait bien de ne pas se représenter de sitôt.
Sortant une barre multi vitaminée de mon sac, j'en passai une à Crow avant d'en lancer une autre à Lewis. Il fallait reprendre un maximum de force avant de repartir... La suite promettait d'être compliquée. Croquant un morceau, je fis passer le tout d'une gorgée d'eau avant de tendre ma bouteille aux autres.

Nous reprîmes le chemin en direction de l'hôpital tranquillement, l'esprit un peu plus en paix. Alors qu'on devait être tous plus ou moins rassurés à l'idée d'être débarrassés des difficultés pour un moment, des fracas ne tardèrent pas à raisonner et on repérai rapidement un trio d'hommes à la mine complètement défoncée en train de taper sur une voiture. Ils ne semblaient pas armés en dehors de leur batte de baseball et je ne sus si c'était de la lâcheté ou un regain de courage qui me donna l'envie de pointer mon arme sur eux. Non... Tuer ne devait pas être un acte anodin... Je fus même presque soulagée de ne pas devoir exécuter salement des âmes perdues comme celle-ci lorsque Lynch Crow ( héhé) nous intima de poursuivre sans s'arrêter. Silencieusement, et sans trop de difficulté vu l'état de nos potentiels adversaires, nous poursuivîmes le chemin en silence, rasant les voitures sans se faire repérer. La déchéance humaine... J'espérai que ce n'était pas un reflet de mon avenir que je voyais là.