Enfin dehors. Entassés dans le humvee, on attendait patiemment d'arriver jusqu'à notre premier objectif : le pont. Je lançais des coups d'œil en coin par moment à Wolff et à Vladimir. Bordel de merde, j'me pensais grand, mais ce Vlad faisait une tête de plus ! A ce niveau là, ça devenait limite dangereux pour lui. Et surtout pour nous, du coup. Enfin, vu son physique, il devait être efficace sur le terrain. Wolff, quant à lui, avait une taille un peu plus normale. Il m'avait l'air plutôt sympa, j'espère juste qu'il saura commander efficacement sur le terrain.

Enfin, nous y voilà. Le pont. Tout le monde descend du humvee, et on se sépare. Je vérifie mes armes. J'ai filé mon pompe à Vlad, qui me l'a échangé contre un Uzi. Foncièrement, j'préférais tirer sur mes ennemis à couvert, plutôt que de risquer de me faire trouer comme un lapin en chargeant. Si j'avais eu un gilet pare-balles, ça aurait été différent, mais pour le coup, autant mettre toutes les chances de survie de mon côté. Je me poste derrière Wolff, attendant qu'on se mette en marche.

Bon, au moins, il fait beau, c'est déjà ça. Le temps est dégagé, et j'ai une bonne visibilité. Je scrute chaque bâtiment à la recherche du moindre mouvement, du moindre reflet. Rien, pour le moment. Vaut mieux que j'reste sur mes gardes. Wolff prend la tête du groupe, et nous amène d'un pas rapide jusqu'au lieu de l'accident. Bordel ! Le camion est complètement encastré dans le mur, des pièces ont volé un peu partout. J'espère que Vlad' sait ce qu'il fait. Je me poste vers l'arrière du véhicule, puis jette un coup d'œil à l'intérieur. Vide. Bon. Je me met à croupis proche d'une des roues, serrant mon M4A3 dans mes mains, me servant du camion comme un abris de fortune. J'ai plus qu'à faire le guet en attendant que le mécano rende son verdict.

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'[E] Action/Évènement' :

Le voyage en humvee se passa dans un silence de plomb, rythmé par les secousses du véhicule militaire. Le ciel était dégagé malgré des températures négatives, et Wolff se permit de baisser l’écharpe qu’il avait autour du cou de manière à avoir une respiration plus confortable. Il attendit quelques minutes dans le camion pendant que les autres se séparaient, profitant de l’habitacle qui le couvrait d’un vent certes faible mais pourtant glacial. Il tâta ses poches rapidement pour être certain de n’avoir rien perdu en route et plaça son arme devant lui, attachée à la bandoulière de manière a pouvoir réagir rapidement en cas d’attaque, le cran de sureté pourtant toujours activé. Il ouvrit la portière et descendit, prenant sa place en avant de la file sans un mot –pas besoin de bruit inutile.

Il fit rapidement  le camion, vérifiant l’état général. L’avant était légèrement enfoncé dans le mur, le pare-choc ayant été plus touché que les briques. Les roues semblaient en relativement bon état et aucune balle n’avaient percé quelque chose de primordial, au premier coup d’œil. Un second tour d’inspection plus approfondit lui fit découvrir un pistolet lance-fusée coincé contre la pédale d’accélérateur. Vide. Mais possiblement utile quand même, s’il trouvait des fusées de détresses. Il le rangea dans son sac et sortit sa lampe torche.

« - Adama, attrape le treuil et tracte le camion dans un endroit un peu plus dégagé, je le laisse faire. Ddraig, prend ton matos et prépare-toi a faire un inventaire des dégâts et a donner quelques coups de clés dans ce tas de ferraille. Tu penses que c’est réparable ? » Demanda-t-il, les mains sur les hanches, tourné vers son camarade. « Dans tous les cas, fait de ton mieux, s’il arrive quoi que ce soit on te couvre le temps que tu te prépare a la riposte. Et on essaye d’être le plus discret possible, pas de balle de détente ni d’hurlement ni quoi que ce soit qui dépasse les vingt décibels, c’est clair ? » En passant, il posa une main sur l'épaule de John, désignant le toit du camion. « Je vais me poser là-haut pour avoir un meilleur aperçu de la situation, je vous siffle s'il y a un problème, je te fais confiance pour voir ce que je ne vois pas. »

Rapidement, Wolff nous interpelle et distribue ses ordres. J'écoute en silence, me contentant d'opiner légèrement. L'idée d'être à découvert ne m'inspire guère, mais bon, on pourra toujours se servir des véhicules comme couverture. Je lui sourit légèrement lorsqu'il pose sa main sur mon épaule. Ouais, j'aime bien ce type finalement.

Compris Wolff. Espérons qu'on arrive à réparer c'foutu camion.

Aussitôt, je m'éloigne du groupe pour me rapprocher du Humvee. Je me baisse pour me saisir du treuille, le vérifiant au passage. Faudrait pas que je le pète, sinon je vais me faire défoncer. Je reviens sur mes pas et l'accroche à l'arrière du camion sur une prise me semblant assez solide. Je tire un peu pour vérifier. Tout a l'air bon. Je reviens au Humvee et commence à tendre le câble, gardant un œil attentif sur le camion. Tout est en place, c'est parti ! J'allume le moteur du véhicule, serrant le volant entre mes deux grosses paluches. Ça va faire un baille que j'ai pas eu l'occasion de conduire une aussi belle bête ! J'écoute le ronron du moteur pendant quelques secondes, avant de faire signe à mes coéquipiers d'un pouce en l'air que tout est bon. J'appuie doucement sur l'accélérateur, et lentement la bête se met en mouvement, emportant avec elle le camion qui se détache du mur avec quelques bruit métalliques. Je continue ma route sur quelques mètres, puis je coupe finalement le moteur. Je descends du Humvee, et m'assure que tout s'est bien déroulé.

J'crois que c'est bon. A toi de jouer Vlad', on te couvre !

Je détache rapidement le câble en acier et le renroule dans le humvee. Je reprends mon arme en main, et observe tout autour de moi, particulièrement en direction du nord. Toujours rien. C'est limite plus inquiétant que rassurant. J'déteste me sentir observer. J'ouvre la portière du humvee et m'y engouffre, refermant derrière moi. Me mettant debout à l'intérieur, je me poste au niveau de la tourelle, mon fusil M4 entre mes mains, prenant appuie avec le chargeur sur le toit du véhicule. Au moins, comme ça, je peux voir partout et je suis à couvert des tirs. Je reprends mes observations, inspectant en détail chaque chemin, chaque bâtiment. T'as intérêt à te magner Vlad', rester statique, c'est rarement une bonne idée...

Le humvee était littéralement l'endroit que j'appréciais le moins dans une mission, paradoxalement c'était aussi l'endroit où je me retrouvais le plus. Franchement, on y était entassés comme jamais, c'était pas si grand que ça, on pouvait pas se mouvoir comme on voulait et on prenait du temps à en sortir en cas d'attaque. Tout dans cette fourgonnette me gênait. Après une courte discussion avec celui des deux qu'on appelait Adama, il acceptait un échange de bons procédés. J'écopais donc de son fusil à pompe, qui était bien plus pratique pour moi qu'un uzi. De manière générale, plus l'action était proche de moi plus j'étais efficace, à part dans le cas exceptionnel du sniper.

Je ramassais donc le pompe et me dirigeait vers le camion une fois le humvee arrêté. J'attendais patiemment que le treuil ait fini d'être actionné puis j'examinais le camion. Très clairement il était pas super beau à voir, heureusement pour moi il n'y avait pas de rotu...J'avais pas vu la roue gauche, excusez ma précipitation. Donc j'avais une roue gauche à changer totalement, la rotule était en apparence seulement sale cabochée. En revanche le pneu de camion avait été arraché par le choc et pendait à moitié.

Ce qui m’inquiétait personnellement, c'était la carlingue dans son entièreté. Puisque ce camion avait désormais le moteur littéralement à nu, donc il allait falloir lui ajouter quelque chose pour masquer ça le temps qu'on se déplace, mais quoi ? Une plaque de métal tirée d'une bagnole environnante ferait surement l'affaire, on la soudera directement dessus.

Dans un même temps, j'écoutais les instructions de notre leader d'une oreille distraite. Il est vrai que les écouter de manière très attentive et visiblement vérifiable aurait surement apporté une totale plénitude à mon chef qui se serait alors senti écouté et compris, mais j'avais pas le temps de jouer les toutous. Le camion était vraiment dans une belle merde, puisqu'on allait devoir se créer une attache de pneu improvisée et un pneu improvisé également. Combien de temps ça allait prendre ? Je sais pas, une demie heure ? Littéralement, il allait me falloir beaucoup d'huile de coude et pas beaucoup de réel temps. Mais trouver la forme que j'allais donner à la chose et essayer de la faire la plus résistante possible allait être compliquée.

Je détachais rapidement la roue du camion, m'y attelant sans broncher. Poussant seulement une sorte de grognement pouvant être facilement interprété comme "putain mais qu'est-ce que vous avez branlé avec ce camion bordel, vous êtes vraiment des timbrés". La roue tomba rapidement, emportant avec elle au passage un morceau de cardan. Finalement, je sais pas si je vais pas plutôt aller bosser dans les assauts moi, ça m'a l'air plus simple. Je regarde rapidement autour de moi dans l'espoir insensé de trouver un véhicule plus gros qu'une simple citadine, et fini par me rabattre sur une camionnette de maçon. C'est pas vraiment ce qui ressemble le plus à un camion, mais ça ferait l'affaire. Il était un peu plus à droite, au milieu des autres voitures du bord du pont, je me posais à son côté gauche et détachait la roue rapidement. Elle était de taille à peu près équivalente, mais il fallait maintenant voir comme j'allais fusionner les cardans pour pouvoir poser la roue sans accrocs.

Le bordel sans nom commence.

Enfin, Vlad pouvait commencer les réparations. Du coin de l'œil, je l'observais en train de démonter le pneu en grognant, visiblement d'assez mauvaise humeur. En même temps, y'a de quoi. J'sais pas qui c'est qui a bousillé ce véhicule, mais j'espère qu'il avait une excellente raison de le faire ! Je reprenais mes observations, me concentrant sur les fenêtres des bâtiments en face de nous. Rien de rien. A l'abri dans la tourelle de mon humvee, j'avais l'impression de devenir parano. Y'avait plus de pillard que ça, dans mes souvenirs.

Soudainement, je ressers ma poigne sur mon arme en entendant des coups de feu au loin. Ah, ça doit être l'équipe de Crâne ça. J'écoute attentivement, les tirs durent pendant une bonne minute. Puis, le silence revient, interrompu par moment par le bruit des réparations effectuées par notre mécano. Je meurs d'envie de contacter Lynch par radio pour savoir la situation, mais inutile de saturer le canal en informations et demandes inutiles. Je reprends ma surveillance, observant désormais les cadavres de voitures éparpillés un peu partout dans la rue. Peut-être que y'aurait quelque chose à récupérer à l'intérieur... Non, on est pas là pour ça. Faut réparer ce foutu camion, et après on se tire rejoindre l'équipe une.

Soudainement, la radio se met à crachoter. Je me baisse dans le humvee, posant mon arme sur le siège arrière, me précipitant vers le tableau de bord du véhicule à quatre pattes pour écouter ce que Lynch est en train de dire à la radio.

Wolff, Wolff ici escouade Reaper, j'ai besoin d'un rapport de votre situation avec le camion, vous me recevez ?

Je me redresse rapidement, récupérant mon M4 et ouvrant la portière blindée. J'échange quelques signes de mains avec Wolff, lui indiquant qu'on a reçu un appel radio, mais que je m'en charge. Vaut mieux qu'il y en ait au moins un qui continue de faire le guet, même si pour le moment tout semble calme. Je marche rapidement vers Vlad' qui venait tout juste de ramener un gros pneu d'une camionnette située un peu plus loin sur le pont. Je lui pose une main amicale sur l'épaule droite pour signifier ma présence. J'préfère éviter de me prendre un coup de sa clé à molette à cause de la surprise.


Le mécano semble concentré sur son action, et je lui laisse quelques secondes pour répondre. J'y connais pas grand chose en mécanique, mais en tous cas, il a l'air de faire de l'excellent boulot.

Une demie heure, si on est pas interrompus bien évidemment. Si ma réparation de fortune loupe... le double. Au minimum.

Une demie heure... c'est long, presque trop long. Mais bon, si c'était ce qu'il fallait...

On s'arrangera pour que tu sois pas interrompu. Fais d'ton mieux.

Je tourne les talons et reviens au petit pas jusqu'au humvee. Je monte sur le siège conducteur en refermant précautionneusement derrière moi, attrapant la radio de la main droite, mon regard fouillant les environs au passage.

Leader, ici Adama. D'après Vlad', il va bien falloir une demi-heure pour les réparations si la faune locale se tient tranquille. Une heure si les réparations de fortune craquent.

Je coupe mon micro, attendant sa réponse avec anxiété et impatience. Je continue d'observer la ville se trouvant face au humvee, le pont dans son dos. Une demi-heure ça laissait du temps aux pillards pour nous repérer. Cela dit, avec le boucan des tirs que l'équipe une à fait tout à l'heure, ils risquent plutôt de rappliquer vers eux. Il restait bien le humvee pour les rejoindre, mais si Lynch tient tant à ce camion, il faudra que moi ou Wolff reste pour garder Vlad', bien que vu sa carrure, je sois pas certain qu'il ait besoin d'être gardé...

Wolff vit le mouvement de main de son camarade avec quelques secondes de retard, l’esprit encore concentré dans sa veille silence. Il hocha la tête, la nuque raide, et écouta la conversation de ses deux acolytes, sa M4 posée sur ses genoux. Ddraig semblait très bien se débrouiller, et les maigres connaissances qu’avait l’homme en mécaniques lui permettaient d’affirmer que leur équipier avançait rapidement et de manière efficace. Le cimetière de voiture environnant était un plus, mais leur véhicule en réparation ressemblait difficilement à l’une de ces petites citadines, bien que certains éléments semblent compatibles. Wolff regarda un instant le mécanicien travailler avec expertise tout en écoutant la voix d’Adama répondre à l’appel.

Une demi-heure n’était pas grand-chose en soit, mais ici, dehors, immobiles et aussi a découvert, c’était une éternité. Surtout s’ils la passaient à attendre. L’homme sentait déjà son appréhension monter et son pouls se précipiter a l’idée de ce qu’ils pourraient rencontrer, ou de ce qui pourrait leur tomber dessus. Heureusement, leur équipe était bien armée et aucun d’eux ne faisait face à ce genre de situation pour la première fois, mais si le message radio était si pressant, ils allaient peut-être devoir sauver l’équipe de sauvetage. 

Décidant de bouger pour essayer de se montrer un peu plus utile, Wolff sauta habilement du camion et grimaça lorsque sa vieille douleur au pied se rappela à lui. Il boitilla quelques mètres et le l’élancement disparu rapidement le temps qu’il arrive à la fenêtre du humvee, là où il s’accouda.

« - Y a pas mal de voiture dans le coin, je pense que les pillards sont passés et repassés mais je vais essayer de nous dégoter un peu de Diesel, ça pourra toujours être utile. » Il regarda rapidement par-dessus son épaule dans la direction du mécano ainsi que du camion et jeta un coup d’œil aux quelques voitures abandonnées. « Je vais rester dans ton champs de vision pour que tu n’aie pas trop de problème à surveiller, ça sera toujours une galère en moins en cas d’inattendu. »


Wolff fit le tour du humvee et attrapa le petit jerrican vide, avisant celui de 50L plein juste à côté. Au moins on tombera pas a court, mais mieux vaux trop que pas assez. Passant près de Draig sur sa route, il lui fit une petite tape sur le dos et leva le pouce en l’air, un sourire amusé sur les lèvres.

« - Tu fais de l’excellent travail mon gars, ça nous arrange beaucoup. » Et il partit vérifier le réservoir des voitures présentes. Il mit quelques longues minutes avant d’en trouver une qui n’était pas totalement à sec, et ce qu’il arriva à siphonner fut un peu décevant, mais au moins, il n’aurait pas de problème de poids. C’est donc avec un litre seulement calé dans son sac a dos qu’il retourna a son post d’observation.

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'Siphonner' :

Franchement, je m'éclipse avec rapidité de la camionnette et me dirige vers la caisse à outil. Donc là logiquement, la roue n'est pas adaptable directement sur le camion puisqu'elle est bien trop petite, je devrais adapter un morceau de Cardan dessus et... j'ai l'impression d'oublier quelque chose là. Techniquement j'ai tout fait comme il fallait, j'ai la roue en main, je vais enlever cette qui a lamentablement explosé...Je sais pas j'ai vraiment l'impression de faire quelque chose mal. Rassurez-moi, s'il ont fait appel à moi, c'est qu'il y avait véritablement besoin d'un mécano hein ? Ils m'ont pas fait bouger pour remplacer une roue de secours ? Si je suis là c'est qu'il n'y en avait pas, n'est-ce pas ?

Juste avant ceci, Adama passe derrière moi et me demande pour combien de temps j'en ai... Potentiellement dix minutes ? Non, disons trente minutes directement comme ça il ne sera pas déçu et il sera heureusement surpris lorsque je ferais le boulot en 3 fois moins de temps que prévu. Techniquement ça me permettra potentiellement de passer pour un super mécano (ce que logiquement je suis déjà, mais je peux pas excéder la vitesse normale des actions humaines).

Plein d'appréhensions, je me pose à plat ventre et contemple avec consternation les DEUX PUTAINS DE ROUES DE SECOURS INTACTES SOUS LE CAMION. Oh put*** de bordel de me*** mais qui est le fils de p*** qui m'a refilé un truc comme ça encore ?? Bon, Vladimir, reste calme, du coup ça va faire plaisir à tout le monde dans la mesure ou j'en ai pour 10 minutes au lieu de trente. Je me relève et m'accroupis devant la roue, commençant à la désengager de la rotule, lentement. Visiblement elle était complètement cabossée et inutilisable, mais une chambre à air propre était toujours utile, je décidais donc de la mettre à l'arrière du camion. Je passais ensuite mes bras en dessous du camion et faisait tomber la roue de secours en la dévissant. Ma force me permettait de la tirer sans véritable effort, pour le coup c'était une pièce lourde ma la tirer vers moi ne me demandait pas spécialement d'effort. Bien heureusement d'ailleurs, car nous n'avions rien pour soulever le camion.

Pendant que je m'apprêtais à revisser la roue de secours par dessus la rotule bosselée du camion militaire, ce fut au tour de wolff de me tapoter l'épaule en me disant que je faisait du bon boulot. Si ils savaient, même eux ils auraient pu faire ce que je viens de faire, c'était du level amateur, suffisait de savoir réfléchir. Honnètement je n'imaginais pas qu'on ait pu appeler un mécanicien pour remplacer une roue de secours là où n'importe quel guignol aurait suffi, pourquoi appeler un mécanicien quand on aurait pu avoir un assaut en plus ? Tant pis, tant que je suis là autant se rendre utile.

Je ne pouvais pas mesurer la force de la visseuse avec une clé de force, j'étais donc obligé de le faire approximativement. Je serais à un niveau de serrage maximal pour ma force, logiquement ça suffirait pour le moment, et de toute façon je ne pouvais pas faire mieux. D'un signe de tête, je signifiait à mes deux acolytes que le camion était prêt, bien plus tôt que ce qu'ils avaient pu prévoir d'ailleurs. Je me redressais de toute ma hauteur, posait mon fusil à pompe dans le compartiment des armes et m'asseyait côté conducteur. Il était temps d'aller sauver l'équipe de sauvetage.

Wolf observait les alentours, tentant de dénicher quelque chose d’étrange tout en priant pour ne rien trouver. Il avait la chance d’avoir une vue largement bonne pour son âge, aussi, il fit en sorte de se mettre en direction du point aveugle d’Adama pour avoir un champ de vision optimal. Le mécano ne mit qu’une paire de minute de plus avant de nous avertir qu’on pouvait repartir. L’homme jeta un œil au camion et leva un sourcil en ne voyant qu’une nouvelle roue. Il haussa finalement les épaules, décidant que son chef d’équipe –c’était Lynch Crow qui avait choisit les membres de cette mission après tout- n’aurait certainement pas requit un mécanicien juste pour changer une roue. Il descendit donc à nouveau de son perchoir et alla à la fenêtre du côté de Ddraig, parlant tout de même assez fort pour que sans autre coéquipier l’entende.

« - Je monde sur derrière dans le humvee avec Adama, on va passer derrière, ton blindage est sûrement plus efficace que cette décapotable, si on croise un problème on se fout du côté opposé de l’attaque, tu nous serviras de couverture le temps de trouver une solution. Si tu vois un truc étrange contacte nous par radio mais ne t’arrête pas et soit prêt à pousser le moteur. » Sans un mot de plus, il s’éclipsa et marcha d’une bonne vers le humvee. Il monta à l’arrière et posa sa M4 sur le siège a côté de lui, avant de se pencher a l’avant et d’attraper le micro radio. « Escouade Reaper, les réparations sont effectuées, on vient dans votre direction, est-ce que vous pouvez nous indiquer votre position ? »

Il attendit, écoutant le grésillement de la radio pendant quelques secondes avant de la reposer sur le poste et de reprendre sa place, tournant le dos au devant du véhicule pour s’agenouiller sur le siège, sa M4 posée en équilibre sur le dossier de manière a avoir un appuie stable. Au moins, rien ne nous fera de surprise de ce côté. J’espère que rien ne nous fera de surprise non plus, je suis prêt à abandonner les bonnes si les mauvaises partent avec. Le convoie se mit donc en marche a bonne allure, le plus silencieusement possible, slalomant entre les carcasses et les ruines. Son sac toujours sur lui, Wolff attendait, tentant de penser à toute cette opération comme une partie de chasse, comme il avait l’habitude d’en faire, et non comme une mission où il pourrait mourir, et laisser la peau de ses camarades avec. Il desserra sa prise sur son arme et vérifia le chargeur. Plein, avec un second au cas où. C’était toujours une bonne nouvelle. Et rapidement, ils atteignirent l’autre rive.