Je reprends finalement ma position dans le humvee, debout sur la plage arrière. Toujours aucun mouvement, parfait. J'observe un moment les réparations qui avancent plutôt bien. Vlad' fait du bon taf'. Au bout d'un moment, Wolff décidé de quitter son poste et de s'approcher de moi. Je le suis du regard jusqu'à ce qu'il soit à ma hauteur. Il m'annonce alors qu'il va siphonner quelques voitures. Bonne idée, un peu d'essence en plus ne fait jamais de mal. Je lui indique d'un léger signe de tête que je le couvre, continuant ma surveillance. Commence à faire un peu froid quand même... je serre et desserre mes doigts engourdis, observant un moment les mouvements de Wolff autour des bagnoles. Finalement il revient avec son Jerrican quasiment vide. Ouais, on va dire que c'est déjà ça hein. Quelques minutes plus tard, è fut Vlad' qui nous fit signe pour indiquer que les réparations étaient terminées. Je consultais ma montre en vitesse. Hey bah ! Il a mis moins de temps que prévu ! Enfin une putain de bonne nouvelle. Je me mets rapidement au volant du humvee, entendant Wolff donner ses instructions un peu plus loin. On bouge, enfin !

Le chef d'escouade vient rapidement se mettre sur la plage arrière, attrapant la radio pour informer Reaper que tout est en place. Je pose quant à moi ma M4 sur le siège du copilote, avant d'allumer le moteur. J'me lasserai jamais de ce ronron je crois ! Le camion démarre à son tour, puis prend la tête du convoi. Je lui colle au cul, tandis qu'on reçoit la réponse de Lynch dans la radio. Récupérer du matos sur la route ? Pas con ça. J'accélère un peu, dépassant le camion, me mettant au niveau de la fenêtre conducteur en faisant de grands signes à Vlad' pour qu'il baisse sa fenêtre.


J'attends la réponse du géant, puis je m'arrête pour le laisser reprendre la tête. Je repasse derrière lui, lui laissant quelques mètres d'avance afin que Wolff puisse avoir une bonne visibilité sur les bâtiments alentours. A cette vitesse, il devrait pouvoir descendre en marche, ramasser du matos, et remonter au pas de course dans trop se laisser distancer. Je vérifie le compteur, la jauge d'essence, et calcule mentalement le temps qu'il faudrait pour arriver à la mairie. Ouais, à cette vitesse, je dirais dix minutes. Espérons que Reaper tombe pas sur un pépin entre temps.

Je montais dans le camion et me rendait rapidement compte que j'allais rester seul à l'intérieur pour toute la durée du trajet, ce qui était cool puisque comme ça si quelqu'un doit mourir ce serait moi à la place conducteur, et le camion pourrait continuer à hypothétiquement ouvrir la voie vu que je garderais le pied sur l'accélérateur. De manière générale, j'étais celui qui était le plus abrité puisque le camion était blindé, et possédait un toit. Ce dont le humvee manquait cruellement à vrai dire, mais cela voulait également dire qu'ils pourraient facilement se mettre en position pour tirer, contrairement à moi. Je vérifiais que tout était en marche au niveau du tableau de bord et écoutait la radio d'une oreille distraite. A croire que je ne m'intéressait jamais à ce qu'on me disait n'est-ce pas ? Non, pas vraiment, mais il y avait des choses à faire et je préférais les faire pendant que j'avais le temps de les faire tranquillement plutôt que de me concentrer à 100% sur des informations que je connais, pour la plupart, déjà. Je vais pas rester au garde à vous devant cette radio non plus.

Cependant je ne peux m’empêcher de retenir un rire au moment où j'entends Lynch nous appeler "Les enfants" de cette manière si propre aux militaires des films. Les habitudes ont la vie longue n'est-ce pas ? Je ne peux pas le blâmer de se sentir comme au bon vieux temps, il a dû voir bien plus de missions que moi à l'heure actuelle, je ne suis comparable en aucun point à ce type, qui suis-je pour juger ? Il défendait sa patrie pendant que je défendais mes intérêts. J'étais bien conscient que ce rire était assez irrespectueux mais je ne savais tout simplement pas si ma radio enregistrait ou pas, je m'en rendrais surement compte bientôt si il répond d'un air furibond. J'aurais tout le loisir d'accorder quelques excuses bien méritées. Tout était en marche ? Parfait, je démarrais le moteur et sautillais un peu sur mon siège avec satisfaction = la roue était correctement serrée, ou tout du moins il semblait.

Ce fut ce moment que choisit Adama pour se présenter devant ma porte et me demander de baisser le carreau.

On va rouler doucement histoire que Wolff puisse descendre du humvee pour récupérer du matos si on repère quelque chose !

Je roulerais un peu plus vite que vous, vous n'aurez qu'a faire une petite pointe pour me rattraper. Je ne vous cache pas que je serais de toute manière inutile dans votre récolte, donc autant que j'avance un peu plus loin, ainsi si les ennemis me repèrent dans un coin de rue, ils ne vous verront pas forcément.

C'était de la logique pure et simple, si ils avaient l'effet de surprise, deux assauts en valaient trois. Mieux, si ils réussissaient à foncer sur les ennemis avec le humvee, ceux ci n'auraient alors aucune chance. Enfin, je ne sais pas comment Adama conduit et si il aura les couilles de le faire, mais ç'aurait été mon choix. D'ailleurs en y réfléchissant, ça a dû également être le choix de l'ancien propriétaire de ce camion. Je m'engageais donc sur la 24ème en roulait à environ 30-40 km/h c'était largement suffisant. Le tout n'était pas de faire vrombir le moteur ou de tracer directement sur l'escouade reaper, le but était d'arriver là-bas à bon rythme, en vie, et avec le maximum d'équipement possible.

Le message radio lui fit braquer son regard sur le poste, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, comme si avec les yeux dessus l’aiderait à se concentrer et a mieux écouter. Il hocha la tête dans le vide et se pencha à nouveau vers le micro qu’il tira vers sa bouche et contacta le camion devant eux après avoir accordé quelques mots à l’autre groupe.
 
« - Bien reçu escouade Reaper, on sera sur votre position dans quelques minutes. Tu as entendu Ddraig ? Garde quand même l’œil ouvert, mais si je pense ne pas avoir besoin d’insister là-dessus. On s’arrêtera au camion pour le fouiller et on se partagera le stuff si je trouve quelque chose d’intéressant. Adama laissera le moteur tourner et me couvera pendant que je descends, toi tu continu, comme tu l’as dit, bonne idée. J’imagine que je n’ai pas besoin de préciser, encore une fois, je ne pas hurler, tirer dans le vide ou donner un coup de klaxon ? Bien. Bonne allure mais vigilant, on ne dépasse pas les limites de vitesse. » Il n’attendit pas de réponse et se remit en place, repositionnant son arme sur le siège.
 
Plusieurs minutes passèrent dans le silence comblé par les ronronnements des moteurs et les bruits de la ville fantôme. Il leur fallut peu de temps pour arriver audit camion en bonne état. Les vitres étaient brisées et les quatre roues avaient étés pillées, mais le reste semblaient être en bon état, malgré une couche de rouille a certains endroits. Il laissa les deux conducteurs se mettre en place, l’un avançant et l’autre s’arrêtant et descendit, laissant son M4 sur le siège arrière. Wolff monta dans le camion et fouilla. Le matériel qu’il trouva fut ramené à l’arrière de l’humvee dans lequel il remonta après avoir fait un signe à Vlad pour lui signaler qu’ils pouvaient partir, reprenant sa position initial alors que le convoie se remettait en route.  

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Wolff s'arrêtait deux minutes, le temps de fouiller le camion. Dans le doute je ralentissais également, presque arrêté, il ne fallait pas non plus que je les sème. Le but était d'arriver ensemble à la mairie, même si dans l'absolu ils ne semblaient pas avoir spécialement besoin de moi, que ce soit à la mairie ou dans le camion désormais délabré. Je regardais patiemment dans mon rétroviseur histoire de voir wolff excaver... Une bouteille d'alcool. Le rire me prend une nouvelle fois en voyant sa tête dépitée, et je ne parle pas de celle d'Adama. Bah ouais les mecs, vous fouillez un camion qui est surement là depuis deux ans, il a largement eu le temps de se faire piller plusieurs fois avant que vous arriviez. Enfin bon, bien tenté, au moins si on est aux portes de la mort on pourra partir sur un apéro, voyons le bon côté des choses.

J'attends que Wolf remonte et me donne le signal puis j'accélère un peu plus cette fois, je monte à 50km/h. Il serait temps d'arriver à la mairie, les gens doivent nous attendre. Nous arrivons donc derrière la mairie, plutôt rapidement je dois l'avouer. Je m'arrête en plein milieu de la route, de toute façon vous m'excuserez mais il n'y a pas de places de parking libres. Je repère rapidement le humvee apparemment en état de fonctionner, il a presque l'air encore chaud. Ce doit surement être le véhicule qu'Ayden a utilisé pour se rendre ici. Mais pourquoi ? Personne ne se serait rendu ici tout seul par gaieté de cœur, même moi qui aime l'exploration je ne me serais pas rendu ici sans but. Sa mission n'était pas de récupérer les archives à ce que je sache... Comptait-il se cacher ici et devenir un renégat ? Ou alors... autre chose ? Bah, je suppose que je n'aurais qu'à demander à Lynch Crow lorsque je le croiserais, il a déjà fait son rapport sur cette mission de toute manière.

Seulement le soucis c'est... qu'ils ne sont pas dans l’appartement qu'ils nous ont indiqué. Ou plutôt qu'ils n'y sont plus. Ils sont surement dans la mairie, mais si je me mets à rentrer dans la mairie sans demander l'autorisation à Wolff il va surement claquer un caca nerveux. Techniquement je peux pas lui en vouloir, c'est une action qui peut potentiellement causer la mort du groupe suivant ce qu'il y a dans la mairie, mais selon toute logique vu le bordel que font le camion et le humvee, si il y a quelque chose dans la mairie (c'est à dire à 100 mètres de nous et de notre vacarme) il nous a surement déjà repéré. Et il aurait attaqué depuis bien longtemps, genre vraiment. Du coup je n'hésite pas, on verra plus tard pour les détails. Je passe ma main à travers ma vitre pour montrer la porte de la mairie, entrouverte, du doigt. C'est surement là qu'ils sont, et quand bien même ils n'y seraient pas, la mission consiste à aller chercher dans cette mairie de toute manière.

Je descend de mon camion en posant un pied à terre et armant mon pompe. Il est posé en diagonale en travers de ma poitrine, en attente d'être utilisé. Je suis dos au camion pour le moment, regardant lentement autour de moi. Les deux autres sont juste derrière moi, et je ne devrais pas tarder à être rejoint par eux.